« Quiconque écrit,
s’engage » a
écrit Corneille. En le paraphrasant, je pense que dans la conjoncture actuelle,
quiconque se syndique, s’engage.
En
France, il y aurait 1,7 million de syndiqués parmi les 22,5 millions de
salariés français, soit un taux de syndicalisation d'environ 7% de la
population active. La syndicalisation continue de reculer (même si c'est moins
net qu'entre les années 1970 et 1990) dans pratiquement tous les secteurs
d'activité, y compris dans ses bastions traditionnels. Dans le secteur de
l'énergie, par exemple, seuls 20% des salariés adhèrent actuellement à un
syndicat, contre plus de la moitié il y a trente ans. Globalement, les syndicats
restent mieux implantés dans le secteur public, pour des raisons qui tiennent
notamment à la répression antisyndicale constatée dans de nombreuses
entreprises privées.
Prendre une carte
syndicale à la CFTC,
c’est, d’abord, faire un choix clair dans son engagement : c’est l’Humain d’abord. .Oui, nous
pensons fermement que c’est l’Homme qui fait tourner la machine économique et
non le contraire. Dans la conjoncture actuelle, ce discours peut paraître
utopiste, mais, hélas, je constate sur le terrain que les salarié(e)s sont
devenus des outils d’ajustement pour faire du chiffre , améliorer la
productivité, et rendre les actionnaires heureux.
Prendre une carte
syndicale à la CFTC, c’est,
ensuite, être clair sur les principes suivants qui doivent mener nos
actions : obéir aveuglement, c’est
trahir, désobéir pour améliorer le bien commun de tous les salarié(e)s, c’est
servir.
En
effet, je remarque actuellement une tendance accrue au durcissement des
relations entre les représentants du personnel et le patronat dans les
entreprises. En effet, sous couvert de protéger l’emploi et de créer un
dialogue social biaisé, le patronat tente de mettre au pas les représentants des Institutions Représentatives du Personnel (CHSCT, Délégués du Personnel, Délégués Syndicaux), en appliquant au
minimum stricto-sensu les textes de loi et changements dans les conventions
collectives. Ainsi, les IRP sont ligotées et n’ont plus rien à dire voire à revendiquer.
C’est une nouvelle façon d’acheter la paix sociale, en mettant petit à petit
les représentants du personnel syndiqués sur la touche. En agissant ainsi et
aveuglement, les IRP trahissent sans se rendre compte les salarié(e)s.
Je
considère, donc, qu’il est du devoir des IRP parfois de désobéir, quand elles
considèrent avec raison que la vie des salarié(e)s est en danger sur leurs
lieux de travail et que les conditions de travail se dégradent. J’appelle cela
servir les salarié(e)s. Nous devons être un rempart face au retour insidieux et
sournois de conditions de travail inhumaines d’un autre temps. Ainsi, je pense au
taylorisme qui est entrain de revenir en force sur les centres d’appels téléphoniques
et qui fait que l’Etre Humain devient une machine à améliorer les statistiques.
Prendre un mandat CFTC, enfin, cela engage à défendre le bien
commun de tous et toutes, et ne pas servir ses propres intérêts personnels.