Il
m'arrive très souvent de part ma formation universitaire de jeter un coup d'œil
sur les manuels d'Histoire. Je fais toujours le même constat depuis des
années: l'enseignement de l'Histoire du mouvement syndical dans notre pays
fait toujours la part belle au syndicalisme dit révolutionnaire.
J'ai
beaucoup de respect pour les combats menés par le syndicalisme révolutionnaire
dans l'amélioration des conditions de travail des ouvriers, mais je voudrais
seulement dire qu'il ne fut pas le seul à mener ce combat. Le mouvement ouvrier
est très souvent présenté comme associé au mouvement socialiste. Certes, il le
fut dans une certaine mesure.
On
oublie trop souvent dans ces ouvrages d'expliquer qu'il y a eu un autre type de
syndicalisme qui fut non conformiste face à une dominante
révolutionnaire.
C'est
celui qu'incarne la CFTC depuis toujours. En optant pour le réformisme tout au
long de son Histoire, la CFTC a toujours su faire la distinction et en
toutes circonstances entre ses responsabilités d'organisation syndicale, ayant
pour rôle la défense des intérêts professionnels, sociaux et économiques des
salariés et les responsabilités des partis et formations politiques.
Les principes que nous
défendons s'appellent : tolérance, dignité, autonomie, respect, refus des
injustices et des inégalités, concertation plutôt que conflit (si possible). A la différence d’autres
syndicats, nous ne pratiquons pas la lutte des classes. Nous sommes persuadés qu'une attitude
d'opposition et de critique systématique sur le long terme ne crée pas de
valeur et n'apporte pas de crédibilité. Nous sommes conscients des risques
économiques et humains qui nourrissent les pessimismes, mais ces risques nous
motivent à agir de façon constructive. Nos positions stratégiques continueront
donc de se décider dossier par dossier, Nous voulons
la réussite de l'entreprise : celle-ci est inséparable de l'épanouissement
de ses salarié(e)s et de la satisfaction des clients.
En cette veille d’élections professionnelles
dans les trois fonctions publiques, il
est bon de rappeler que la CFTC a l'ambition de répondre efficacement aux interrogations qui lui
sont posées sur l'organisation du travail, la place des femmes et des hommes
dans le secteur public, ainsi que sur ses mutations économiques.
Alors que les idéologies de lutte
des classes s'effondrent au profit de la lutte des places, la CFTC défend partout le syndicalisme à visage humain. Mettre
l'économie au service de l'Homme, alors que c'est actuellement l'inverse, et
répondre dans la mesure du possible aux défis qui nous sont posés par des
propositions concrètes et imaginatives qui aboutissent à des résultats
visibles : négociation et concertation
d'abord.
La CFTC, totalement
indépendante, est garantie sans coloration politique ni religieuse. Le second C
de son nom (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) indique
simplement son attachement à des valeurs morales élevées c'est donc
naturellement aussi le C de Citoyen.