jeudi 31 mars 2016

Allocution du 31 mars 2016.


Cher (e) s ami (e) s,

Nous sommes réunis ce matin devant la Maison des Syndicats pour faire entendre notre voix auprès notre Confédération CFTC, des autres organisations syndicales et enfin, auprès des politiques.
Au cours des négociations engagées auprès du gouvernement, notre Confédération a obtenu  quelques avancées sur le projet de loi prévu initialement : augmentation du nombres d’heures de formation créditées dans le compte personnel de formation pour les salariés peu qualifiés, afin d’accéder à un premier niveau de qualification (400 heures contre  150 heures), un Compte Personnel d’activité plus universel et plus dynamique avec la création du compte « engagement citoyen », une entreprise organisant artificiellement des difficultés économiques ne pourra prétexter celles-ci pour justifier des suppressions d’emplois ( licenciement sans cause réelle et sérieuse), l’organisation des astreintes et leurs compensations sans accord préalable sera possible uniquement après avis des représentants du personnels et information à l’inspecteur, seul l’inspecteur du travail pourra autoriser la mise en place de dispositifs d’horaires individualisés dans les entreprises ne disposant pas de représentants du personnel.

Les syndicalistes de terrain, que nous sommes, sont assez surpris de voir que notre Confédération n’ait pas été plus loin. Nous savons pertinemment ce qui se passe quotidiennement  dans nos entreprises : retour de la répression syndicale, absence de représentation syndicale à cause de la loi sur la représentativité d’août 2008, souffrance au travail. Cela permet à une catégorie du patronat de d’organiser avec l’aide de certains politiques une politique coordonnée de régression sans précédent contre le droit social.
En tant qu’organisation syndicale réformiste et humaniste, nous pensons qu’une autre politique de réformes est possible. Nous n’appelons pas à un retrait de la loi, nous pensons et voulons que la CFTC doit être une force de proposition et pas seulement d’opposition systématique. Pour nous, une nouvelle loi peut être écrite et qu’un nouveau Code du Travail,  tenant compte des évolutions sociétales doit voir le jour.
C’est pour cela que l’Union Départementale CFTC de Loire-Atlantique demande aujourd’hui l’ouverture d’un vaste débat à travers des Etats-Généraux  pour  une nouvelle société civile. Nous revendiquons aujourd’hui :

-          Proposer un travail commun de réflexions pour une réécriture complète du projet de loi anti-travail pour en faire une vraie loi travail
-          Agir pour reconquérir l’opinion sur la question du progrès social et des droits sociaux qui sont indispensables à l’emploi et à une croissance au service des humains :
o   Organiser, à l’occasion des 80 ans des Accords de Matignon les 7 et 8 juin 2016, un large débat sur le temps de travail : réduire la durée du travail
§  Une solution pour l’emploi
§  Une nécessité économique
§  Une amélioration de la vie sociale
o   Cela pourrait se conclure par une conférence avec un économiste ou des économistes et sociologues qui expliquerai(en)t que la régression sociale est la cause de la crise et que sortir de la crise nécessite de nouveaux droits sociaux.
o   Cette conférence serait accompagnée d’un salon du syndicalisme où tous les syndicats auraient un stand pour accueillir les salariés et les informer.
o   Ceci peut permettre de raccrocher aussi les militants CFDT, CGC ou UNSA qui, à la base, connaissent aussi un profond malaise.
-         
Alors que le ministre Macron a déclaré au micro de Bourdin (BFM) : " ...là mais la vie d'un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d'un salarié, il ne faut jamais l'oublier, parce qu'il peut tout perdre, LUI ", prouvant ainsi son mépris pour les salariés et leurs souffrances (un salarié aussi peut tout perdre avec son emploi), je pense que les syndicats, dans chaque département, pourraient ensemble demander au conseil de  l’ordre des médecins, aux médecins du travail et aux syndicats de médecins une enquête sur les salariés souffrant à cause de leur travail, du surmenage, du harcèlement qu’ils y subissent, de la pression insupportable avec des exigences croissantes et la peur du chômage, de menaces de licenciement ou de licenciements. Il y a là aussi un élément important pour défendre la condition salariale et pour mener la bataille de l’opinion publique. Les avocats peuvent aussi apporter des éléments intéressants.

-          Organiser dans chaque entreprise où l’un ou plusieurs des syndicats est (sont) présents, une négociation sur l’utilisation des fonds issus des allègements Fillon, du CICE et du Pacte dit de Responsabilité. Il y a là, à la base, matière à un vrai dialogue social pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la qualité de vie au travail !

Je vous soumets ces idées mais je suis certain que, dans vos structures, il y en a beaucoup d’autres pour que se crée un front syndical afin de sauver et d’amplifier les acquis sociaux dont la majorité sont dus à la CFTC. Il appartient aux militants CFTC de relancer l’engrenage du progrès social que nous avons inventé ! Il le faut pour notre avenir et celui de nos enfants.  Nous ne pouvons pas nous résigner à subir la régression sociale dans la division. Syndicalistes d’inspiration sociale chrétienne nous ne pouvons pas nous résigner à subir, nous savons que l’Humain peut et doit maîtriser son destin.


lundi 28 mars 2016

C dans l'air du 25-03-2016 | PAS DE PRINTEMPS POUR L'ECONOMIE

Appel à rassemblement le 31 mars Maison des Syndicats Nantes

Cher(e)s ami(e)s,

Après consultation de ses membres , le Conseil de l'Union Départementale CFTC de Loire-Atlantique a décidé d'organiser le 31 mars à partir de 08h45 et cela jusqu'à 10 heures un rassemblement à la Maison des Syndicats , Place de la Gare de l'Etat à Nantes, pour faire part de sa vive inquiétude concernant la Loi Travail et de ses conséquences.

En tant qu'organisation syndicale réformiste, l'Union Départementale CFTC de Loire-Atlantique doit faire entendre sa voix pour demander un renforcement des droits des salarié(e)s , de sécuriser leurs parcours professionnels et de favoriser l'accès des jeunes à des emplois de qualité. Si nous ne faisons pas entendre notre position sur ce dossier sensible , nous craignons une régression sociale majeure sans précédent dans l'Histoire de notre pays.

C'est pourquoi , nous invitons à venir nombreux et nombreuses à ce rassemblement.
Alix Sébastien, Président UD CFTC de Loire-Atlantique.

samedi 19 mars 2016

Inventer une nouvelle ère économique et un nouveau progrès social par Edmond Harle

Une double  information importante est passée totalement inaperçue en France :
-          en 2012, Amazone, entreprise mondialisée de vente par internet a acquis la propriété intégrale de Kiva Systems, entreprise de fabrication de « robots de logistique ».
-          Pour les fêtes de fin d’année 2014, sur un entrepôt des USA, Amazone a expérimenté ses robots. Les commandes reçues sur l’ordinateur central ont été préparées sans intervention humaine.
Les études montrent qu’un robot peut faire à l’heure plus que le travail d’un humain mais, comme il œuvre 24h sur 24 et 7 jours sur 7, il pourrait en fait effectuer le travail de 4 à 5 humains. Avec  cette productivité, le robot pourrait être rentabilisé en moins de 6 mois. Il faudrait  y inclure le coût de la surveillance et de la maintenance qui n’ont pas été pris en compte : on estime cette charge de travail à un emploi pour 50 à 60 robots selon l’importance du parc.
Dans le même temps, les études réalisées en France envisagent, d’ici 10 ans, la destruction de 3 M d’emplois dans le tertiaire par la robotique qui en créera moins de 500 000. Ces suppressions d’emplois concerneront à la fois des emplois peu qualifiés et des emplois moyennement ou très qualifiés. De plus, il ne faut pas oublier que 2/3 du chômage actuel provient de l’augmentation de la productivité du travail et non des délocalisations.
Pourtant, il y a des irresponsables  qui disent qu’il faut « travailler plus » alors que la vraie question est comment partager le travail qui va subsister ou apparaître et inventer de nouveaux emplois sans porter atteinte à la qualité et au niveau de vie des salariés et retraités ?
 Les humanistes savent que les humains sont capables de s’adapter à de nouvelles situations et de profiter des changements pour améliorer leur condition terrestre. Ils refusent le catastrophisme. L’histoire permet d’apporter un éclairage et d’imaginer des ripostes.
Le progrès social : une réponse indispensable
Du début de l’ère industriel aux années 1980 la multiplication de la productivité du travail  avait été compensée par 3 données complémentaires :
-          La hausse de la population donc de la demande et de la production (absurdité de la politique de l’offre en période d’augmentation de la productivité du travail, de stabilité démographique avec vieillissement et de chômage donc de surcapacité de production)
-          L’augmentation de la rémunération du travail complétée par la protection sociale et les allocations familiales et donc, ici aussi, une augmentation de la demande et de la consommation.
-          La réduction de la durée du travail (de 80 heures à 35 heures hebdomadaires en France, congés payés, abaissement de l’âge de la retraite, prolongation de la scolarité…)
A l’exception des 35 heures françaises, qui hélas n’ont pas été imitées par les autres pays industrialisés, depuis les années 1980, sous le double effet du néolibéralisme (idéologie gestionnaire) et de la disparition de la peur du communisme, on a assisté à :
-          une réduction de la part de la rémunération du travail dans le PNB et à une hausse de la rémunération du capital, source de graves injustices, de multiplication des inégalités mais aussi de fort chômage. En effet, les revenus du travail sont consommés pour plus de 95% tandis que ceux du capital spéculent sur les marchés financiers, financent un peu  d‘investissements et surtout ne consomment pas. La capacité de consommer n’a pas suivi la courbe de la productivité du travail
-          l’abandon de la réduction de la durée du travail  et même, avec l’augmentation du travail féminin et des modifications législatives (recul de l’âge de la retraite, durée hebdomadaire en hausse,…), elle a augmentée en même temps que la productivité du travail réduisant ainsi le nombre de travailleurs[1]
-          la remise en cause des prérogatives étatiques, la forte réduction de la fiscalité sur les entreprises et les plus riches et la quasi disparition des droits de douane ont réduit l’investissement public qui était une source importante de la croissance économique et donc de l’emploi
Le premier moyen immédiatement efficace serait de renouer avec le progrès social. Les politiques de régression sociale contribuent à augmenter le chômage et non à la résoudre
Le second moyen, pour générer des investissements publics, est une hausse mondiale de la fiscalité sur la finance, les grosses fortunes  et sur les sociétés (voir Piketty : Le capital au XXIème siècle)
Même très efficaces ces deux moyens ne permettront pas, à eux seuls, de faire face à la révolution robotique. Il faut envisager et inventer une nouvelle ère économique dans l’histoire de l’humanité.
La nécessaire invention d’une nouvelle ère économique.
L’histoire est, ici aussi indispensable. Chaque fois que la productivité du travail a été multipliée dans une activité humaine, une autre activité a permis de compenser la perte de travail.
La mécanisation agricole avait été accompagnée du développent industriel. La mécanisation et l’automatisation industrielle furent accompagnées par la montée en puissance du secteur tertiaire.
Aujourd’hui, il faut imaginer une nouvelle ère, celle de la robotique ou de la  « commotique »,  avec 3 données à inventer ou mettre en œuvre :
-          Découpler rémunération et protection sociale du travail en inventant la rémunération de l’utilité sociale et en créant un droit imprescriptible à un revenu minimum garanti par la puissance publique
-          Inventer de nouveaux emplois autour de la robotique, des services à la personne, de la culture et du bien vivre ensemble.
-          Prendre la dimension de l’innovation connexe qu’est l’impression 3D : demain, une part importante des produits que nous achetons pourront être conçus par nous (en fonction de nos besoins et de nos goûts personnels) à partir d’un programme informatique et fabriqué chez nous ou près de chez nous. Il y a là un mouvement possible de relocalisation de la production et aussi d’éparpillement de la production en de petites unités. Il faut anticiper cette révolution qui peut être favorable à l’emploi et à la protection de l’environnement, la principale source de destruction de l’environnement étant le découplage entre localisation de l’énergie et des matières premières, lieux de consommation et zones de production.
Tout est à imaginer et une mobilisation générale est nécessaire et urgente si l’ont ne veut pas donner partiellement raison à Marx et Lénine, en tissant la corde de la disparation du travail humain pour se pendre mais sans connaître le « paradis socialiste ».

Une CFTC offensive et rassembleuse pour le progrès social
La CFTC a aujourd’hui, après l’échec du marxisme appliqué et du capitalisme (incapable d’assurer une vie digne aux humains malgré les progrès technologiques et scientifiques), une base idéologique solide, les références sociales chrétiennes pour replacer l’humain au centre de l’économie et le progrès social au cœur des applications du progrès scientifique et technologique. Elle seule, en France, a une alternative face à l’idéologie gestionnaire, idéologie qui avance masquée, planquée derrière les notions de « réalisme économique », « d’expertise », de pragmatisme », de « réforme » même. Ce vocabulaire a pour seul but d’interdire d’imaginer un autre système économique, une autre conception philosophique, sociologique, politique, économique et sociale pour le vivre ensemble et réaliser enfin le bien commun au lieu d‘asservir l’humain au profit des multinationales.
Oui, le progrès social est possible. Oui, il est la seule réponse possible à la crise politique, économique, sociale et morale que traverse l’Europe. La CFTC, fidèle a son histoire, ne doit pas être dupe des objectifs de l’idéologie gestionnaire qui n’est qu’au service d’une très petite minorité de possédants. Toutes les politiques européennes actuelles ne visent pas à réduire le chômage, elles l’aggravent. Elles visent  et réussissent à instaurer une autre répartition des fruits de l’activité économique entre le capital et le travail. Pour cela elle a déjà obtenu, en France, avec le pacte dit de responsabilité un transfert de plus de 40 milliards d’euros du travail et de la solidarité sociale vers el capital, ce qui est unique dans l’histoire de notre pays sans aucun effet sur l’emploi et la croissance. Elle tente aujourd’hui, avec la volonté de réformer le code du travail, de supprimer le seul moyen de réduire les conséquences de l’inégalité au contrat de travail.  Le contrat de travail n’est pas un contrat entre deux parties égales. C’est un contrat de soumission d’un salarié à une entreprise. C’est pour limiter les effets de cette inégalité au contrat que la morale sociale chrétienne et la subsidiarité exigent des lois nationales et internationales pour encadrer strictement ces contrats. Or, aujourd’hui, avec le chômage de masse, la nécessité de travailler à n’importe quel prix pour beaucoup de chômeurs,  la peur de perdre son emploi pour ceux qui en ont un, la domination de l’idéologie gestionnaire dans tous les médias, mêmes publics, jamais depuis un siècle l’inégalité n’a été aussi forte. Dans ce contexte, réformer le Code du travail signifie en fait livrer les salariés au bon vouloir de leur patron. Dans l’entreprise, aujourd’hui, le plus souvent le dialogue social se réduirait à contraindre les salariés à accepter le dictat de leur employeur et à subir al régression sociale : travailler plus pour gagner moins, détruire la vie familiale et sociale par le travail dominical ou nocturne….
Dans ces conditions, sans une mobilisation idéologique et concrète de tous ceux qui croient au progrès social, la robotique sera un nouvel outil pour accroitre les inégalités, le chômage et les profits pour une minorité. Par contre, si la CFTC invente et propose un nouveau contrat social, agit en concertation étroite avec tous les partenaires syndicaux, qui, au-delà des divergences et des différences idéologiques et historiques, veulent aujourd’hui le progrès social et ne croient plus au grand soir et à la révolution, alors la robotique sera un plus pour l’humanité.
Le progrès social, dont les sociaux-chrétiens sont, avec Lamennais[2], les inventeurs, demeure la seule utopie pour le XXIème siècle.  La CFTC peut participer à la réaliser, come elle l’a fait dans le Conseil National de la Résistance et le Contrat social d’après guerre. Elle doit pour cela combattre résolument l’idéologie gestionnaire matérialiste et inhumaine, proposer un nouveau contrat social et redevenir le fer de lance du combat social pour le progrès humain.



[1] Avec l’augmentation du travail féminin, aujourd’hui, dans un ménage français, on travail en moyenne plus qu’en 1946 !
[2] Avant les sociaux-chrétiens le monde se divisait entre ceux qui voulaient la conservation de l’ordre social très injuste, dominé par la bourgeoisie, et ceux qui voulaient la révolution pour installer la domination ou la dictature du prolétariat. 

Pour un vrai dialogue social par Edmond Harle

Pour un vrai dialogue social

Pour justifier l’inversion des normes juridiques dont le but, ne soyons pas hypocrites, est la régression sociale, certains affirment que celle-ci :
-          Permettrait de relancer le dialogue social cher à la CFTC
-          Serait une application du principe social chrétien de subsidiarité.
Rien n’est plus faux.
La subsidiarité affirme qu’il faut négocier au plus près mais à une condition : que la loi protège et impose une totale égalité entre les négociateurs. Or le contrat de travail est un contrat de subordination et donc un contrat inégalitaire par nature, c’est pourquoi la garantie du code du travail que procure la hiérarchie des normes est indispensable au dialogue social à al base. Vous le savez tous, vous qui vivez ou négociez dans les entreprises, vous qui recevez des salariés ou des chômeurs en grand désarroi dans vos permanences, le chômage et l’idéologie dominantes ont encore aggravé cette inégalité. De ce fait, la subsidiarité exige un code du travail non négociable dans l’entreprise ou même la branche pour permettre un dialogue social équilibré.
La CFTC a toujours prôné et priorisé le dialogue mais c’était pour le progrès social. Or, aujourd’hui, il y a du grain à moudre pour faire avancer le progrès social. J’ouvre 2 pistes de réflexions :
-          La première concerne la prise en compte de la productivité du travail : dans chaque entreprise, le dialogue social devrait s’instaurer pour savoir comment est utilisée cette productivité accrue et comment ses fruits sont répartis. Il y aurait des surprises.
-          La seconde concerne l’utilisation des remises de taxes et cotisations obtenues par les employeurs, y compris ceux qui ne sont pas soumis à la concurrence internationales, avec les réformes Fillon, le CICE et le pacte dit de responsabilité qui est devenu un pacte d’irresponsabilité sociale du capital tant il a eu peu d’effets sur l’emploi, les salaires ou les conditions de travail. J’ai fait, ci-dessous, un bref récapitulatif de ces « avantages » qui ne prend volontairement pas en compte (malgré les abus), le Crédit Impôt-recherche » et qui ne prétend pas à l’exhaustivité.
Il y a là de quoi faire pour que le dialogue social débouche sur des progrès sociaux et des créations d’emploi alors que, dans la situation présente, il s’agit principalement d’un transfert du produit du travail de la rémunération du travail et de la solidarité nationale vers le capital.
Il y a évidement bien d’autres motifs de négociations sérieuses qui pourraient améliorer les conditions de travail et de rémunération, créer des emplois ou (et) aussi améliorer la compétitivité des entreprises sans remettre en cause ni le Code du travail ni les acquis sociaux des conventions collectives ou des accords divers. 
Il y a aussi une grande utilité à associer le dialogue social lors des réflexions sur le devenir des entreprises, les modernisations et les évolutions à envisager dans un monde en mouvement rapide où les salariés ont souvent une expertise au moins équivalente à celles des bureaux d’études que l’entreprise paie souvent grassement.
Vive le dialogue social, outil privilégié de l’engrenage du progrès social. C’est ce qui nous a toujours fondamentalement différenciés de la CGT  sans exclure, pour les combats les plus difficiles, une convergence de revendications et de luttes. Depuis une décennie au moins cela nous différenciait aussi de la CFDT, qui négocie pour régresser, ici il faut hélas désormais parler à l’imparfait.
Exonérations de cotisations et taxes patronales depuis 2003
Sur un salaire au SMIC (1445,42 €/mois pour 151,67 h ou 35h/semaine):
-           Réductions Fillon :   406,16 €/mois  (- 26%) (1er janvier 2003)
-          CICE                  :     86,73 €/mois    (-6%)
-          Réductions Vals-Hollande : 435 €/mois
Cadeau/mois au 1er janvier 2015:            521,73 €/mois
Charges patronales restantes :   151,49 €.  A noter que les grands magasins allemands paient plus de 30% de charges patronales pour leurs employés soit environ 481,5 €/mois….

Pour les employés (hors agents de maîtrise et cadres) la remise moyenne, dégressive quand le salaire est plus élevé, est d’environ 417 €/mois. Multiplier ce chiffre par le nombre d’employés d’un hypermarché…. C’est faramineux !

Il faut aussi noter que, pour les salaires supérieurs à 1,6 fois le SMIC (2 312,67 €/mois,  et inférieurs à 2,5 fois le SMIC soit 3613,55 €/mois, les mesures Vals-Hollande représentent aussi :
-          1,8% de cotisations Allocations familiales soit au max 65,04 €/mois
-          6% de CICE soit 216,8 €/mois maximum
-          Total : 281,84 €/mois
Pour un salaire de 3 000 € la réduction nouvelle est de 234 €/mois

Tout cela au nom de la compétitivité pour des entreprises qui ne sont pas en concurrence !

Qu’est-ce que les patrons ont fait de cela pour l’emploi ? Voilà un vrai sujet de dialogue social CFTC dans l’entreprise qui créerait des emplois sans remettre en cause les droits des salariés.

-           

Le contre-modèle allemand par Edmond Harle

La régression sociale allemande ce serait au moins 1,1 millions de chômeurs en plus en France

5,1% de chômeurs en Allemagne, 10,2% en France : la régression sociale qui a mis 42% des travailleurs allemands sous le seuil de pauvreté a permis de réduire le chômage nous disent les médias soumis à l’idéologie gestionnaire matérialiste.
Rien n’est plus faux.
La seule cause de cette différence c’est la démographie, le nombre de jeunes entrants sur le marché du travail.
Pour contrer les mensonges éhontés de ceux qui veulent organiser la régression dans toute l’Europe et l’imposer aux français en ce moment, il suffit d’utiliser les chiffres officiels de Destalis, institut officiel des statistiques allemand, et l’INSEE  au cours des 23 dernières années.
Population active :
-          Allemagne 1991 : 38,85 millions et 2013 : 42,22 millions, soit + 3,48 millions ou + 8,5%
-          France        1991: 24,81 millions  et 2013 : 28,70 millions, soit + 3,88millions ou + 15,67%
Créations d’emploi : avec la politique allemande la France aurait au moins 1,16 millions de chômeurs en plus !
-          L’Allemagne a créé 3, 37 millions d’emplois passant de38,85 à 42,22 soit + 8,68%
-          La France  a créé 3,16 millions d’emplois passant de 23,20 à 26,36 millions soit + 13,62.      
-          Le taux de création d’emplois en France est donc très supérieur à celui de l’Allemagne de plus de 50%.
Si on applique à la France le taux de création d’emplois allemands, cela donc seulement 2 millions d’emplois créés au lieu de 3,16. La France aurait donc 1,16 millions de chômeurs en plus si elle avait fait la régressions sociale allemande. Le meilleur maintien des droits sociaux en France et le code du travail avec la hiérarchie des normes permettent à 1,16 millions de français d’avoir un travail qu’ils n’auraient pas avec la politique allemande ! ET l’on nous fait croire qu’il faut faire pire que la politique allemande pour résoudre le chômage. A cela s’ajouteraient une plus grande pauvreté pour de nombreux salariés.
Simulations démographique : la France à 2% de chômage, l’Allemagne à 11%
Si l’on applique la démographie allemande à la France et la démocratie française à l’Allemagne, le résultat est surprenant :
-          L’Allemagne, avec la démographie française aurait 11% de chômeurs en 2015
-          La France avec la démographie allemande aurait 2% de chômeurs (5,2% en Allemagne aujourd’hui).
-          La régression sociale allemande qu’on nous vante tous les jours est donc cause de chômage en Allemagne, mais la réalité démographique permet aux tenants des régressions sociales de dire le contraire sans que le mensonge soit clairement visible
Le code du travail, les protections qu’il garantit encore aux salariés et la politique familiale ont permis à la France de créer plus d’emplois. Le code du travail a donc considérablement limité l’augmentation du chômage. La prise en compte de ce critère démographique montre que 2 millions de travailleurs français qui ont emploi ne l’auraient pas avec « le modèle allemand » c'est-à-dire qu’avec ce « modèle » il y aurait 2 millions de chômeurs en plus.
Il ne s’agit ici que de l’application du critère démographique.
La différence est encore plus grande si l’on prend en compte le temps de travail annuel moyen.
Un temps de travail moyen plus important en France 
-          Un salariés français retravaille en moyenne  1 554 h/ ans (chiffres 2011)
-          Un travailleur allemand travaille seulement  1 390 h/an, (chiffres 2011)
-          Les allemands travaillent moins car ils subissent les « petits boulots » à temps très réduit et donc le travail mais avec la misère pour les travailleurs pauvres
-          Si l’on inclut le temps de travail réel dans le calcul précédent, la France a créé 4,911 milliards d’heures de travail tandis que l’Allemagne n’en créait que 4,684 milliards
Par rapport au nombre d’emplois en 1991, La France a créé 65% d’heures de travail en plus que l’Allemagne depuis cette date.
Une production de richesse encore plus à l’avantage de la France :
Si l’on prend en compte la productivité du travail, nettement supérieure en France, on constate que la France a créé beaucoup plus de richesse que l’Allemagne par le travail :
-          En travaillant  1 554 h, un salarié français moyen, avec une productivité de 42,6 € /h de travail crée  66 200,4 €/richesse/an  soit, avec 3,16 millions de salariés en plus depuis  1991, une augmentation de la richesse produite par les salariés supplémentaires de près de 210 milliards €
-          En travaillant 1 390 h/an, un salarié allemand moyen, avec une productivité de 36,8 €/h de travail crée 51 152 €/richesse/an soit, avec 3,37 millions de salariés en plus depuis  1991, une augmentation de la richesse produite par les salariés supplémentaires de seulement 172 milliards €
Grace au modèle social moins abimé, les travailleurs français ont créé 38 milliards de richesses en plus que les salariés allemands depuis 1991 malgré une population active française représentant seulement 67% de la population active allemande en 1991.

Il est donc FAUX de faire croire que la régression sociale crée des emplois. Elle en a détruit beaucoup en Allemagne et le Code du Travail et les droits sociaux mieux préservés en France ont permis d’en préserver un grand nombre. En 2015, l’Allemagne a battu son record de travailleurs pauvres ! Le modèle allemand c’est régression sociale, moins d’emplois et des travailleurs pauvres en grand nombre. Est-cela que nous voulons pour nous, nos enfants et petits-enfants ? Comme en Allemagne, la loi anti-travail créera du chômage et de la pauvreté y compris pour les salariés !

jeudi 17 mars 2016

Communiqué du bureau confédéral CFTC Loi Travail

LOI TRAVAIL : LA CFTC CONTINUERA A PESER SUR LE GOUVERNEMENT ET LES PARLEMENTAIRES


Réunie ce jour en Bureau extraordinaire, la CFTC a pris acte des améliorations obtenues suite aux mobilisations du 12 mars dernier, mobilisations auxquelles ont pris part ses équipes militantes dans une cinquantaine de lieux. La CFTC a reconnu dans ces améliorations nombre de ses propositions. Elle a néanmoins décidé de poursuivre son action à destination du gouvernement et des parlementaires afin d’améliorer ce qui doit l’être encore. La nécessaire sécurisation des parcours professionnels suppose en effet la réécriture de divers aspects du texte.

Parmi ceux-ci, la modification du périmètre sur lequel pourrait s’apprécier la pertinence d’un licenciement économique.  La CFTC plaide pour que les difficultés de l’entreprise soient appréciées à l’échelle du groupe auquel elle se rattache, pas uniquement à l’échelle nationale.

Autre point à corriger : la santé au travail. La CFTC ne saurait accepter qu’un salarié dont le contrat est suspendu en raison d’une incapacité de travail médicalement constatée fasse l’objet d’une procédure de licenciement. De même, il n’est pas acceptable qu’un salarié déclaré inapte à son poste de travail s’expose au licenciement dès lors qu’il refuse une seule proposition de reclassement.

Enfin, parce que la branche constitue le meilleur rempart à la concurrence déloyale, que trop d’entreprises se livrent entre elles aux dépens des salariés, la CFTC demande une clarification de son rôle. La branche doit selon elle rester un pivot de régulation en décidant notamment des champs laissés à la négociation d’entreprise.

En conséquence de cette décision de continuer à peser sur le devenir du projet de loi, la CFTC n’appellera pas à prendre part à la manifestation du 31 mars prochain. Elle ne participera donc pas à la réunion intersyndicale du 18 mars prévue à cet effet.


mardi 15 mars 2016

Communiqué Confédéral CFTC

Pantin, le 14 mars 2016



ANNONCES DU PREMIER MINISTRE : ENTENDUE SUR L’ESSENTIEL, LA CFTC VEUT CONTINUER A PESER

Pas opposée au principe consistant à négocier davantage au niveau de l’entreprise, la CFTC a cependant formulé durant tout le processus de concertation deux conditions visant à mieux sécuriser les salariés : la branche devait, d’une part, demeurer un acteur fort de régulation par sa capacité à définir le cadre des négociations d’entreprises. Ces dernières, d’autre part, ne se concevaient qu’avec des acteurs syndiqués ou mandatés par des organisations syndicales représentatives. Sur ces deux points majeurs pour l’avenir du dialogue social, les annonces faites aujourd’hui donnent entière satisfaction. À défaut d’acteurs syndiqués, c’est bien avec des personnes mandatées par des organisations syndicales représentatives que l’employeur devra négocier. Concernant les branches, la création d’un comité permanent de branche à qui reviendrait, entre autres, la planification et la mise en œuvre d’un agenda des négociations de branche répond indéniablement au souci de cadrer la négociation d’entreprise. Pour rappel, la CFTC a adopté lors de son congrès de novembre dernier une motion d’orientation appelant la création d’un tel comité.

Ce « retour » de la branche comme pivot de la régulation d’ensemble conduit parallèlement et comme la CFTC l’avait demandé à écarter le pouvoir de décision unilatérale de l’employeur. Concernant par exemple le passage au forfait jour, c’est principalement aux branches qu’il reviendrait de fixer les règles applicables par le biais d’accords-types. À défaut d’accord de branche et dans les entreprises dépourvues de délégués syndicaux, il faudrait alors recourir au mandatement. La CFTC est rassurée !

Autre motif de satisfaction pour la CFTC, le coup de pouce apporté aux jeunes décrocheurs ainsi qu’aux salariés non qualifiés. Afin d’accéder à un premier niveau de qualification, ces derniers verraient leur compte personnel formation crédité de 400 heures contre les 150 heures prévues actuellement. Une mesure qui concrétiserait encore un peu plus le projet de « statut du travailleur » porté par la CFTC. Un projet qui revendiquait il y a 10 ans déjà des droits inversement proportionnels au niveau d’étude alors qu’aujourd’hui encore, les salariés les plus formés sont aussi les plus diplômés. Il a également été évoqué la création d’un droit nouveau, un compte « engagement citoyen » qui valoriserait diverses formes d’engagement en permettant notamment d’acquérir des heures supplémentaires de formation. En associant ce nouveau droit au compte personnel d’activités (CPA), le gouvernement contribue à enrichir ce dernier répondant en cela à l’ambition de la CFTC d’un CPA universel et plus dynamique.

En réaffirmant la responsabilité économique et sociale des groupes multinationaux vis-à-vis de leurs filiales et en prévoyant des sanctions pour ceux d’entre eux organisant artificiellement des difficultés économiques sur leurs sites français, c’est le risque d’une multiplication des licenciements « boursiers » qui se réduit. Ces corrections ne touchent toutefois pas au périmètre auquel s’appliquerait l’appréciation des difficultés puisque le périmètre national est maintenu. La CFTC le regrette ! Elle agira auprès des parlementaires en proposant des amendements élargissant le périmètre au-delà du territoire national.


Enfin, concernant le plafonnant les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, le Premier ministre a repris la proposition alternative de la CFTC consistant en un barème indicatif redonnant au juge toute sa liberté d’appréciation des situations individuelles.


Dans les jours qui viennent, la CFTC consultera ses instances décisionnaires pour déterminer les modalités futures de son action afin de continuer à peser sur le texte de loi. Elle veillera à ce que celui-ci garantisse la protection des salariés tout en leur apportant de nouveaux droits via le CPA notamment.  

dimanche 6 mars 2016

APPEL POUR DES ETATS-GENERAUX POUR UNE NOUVELLE SOCIETE.

APPEL POUR DES ETATS-GENERAUX POUR UNE NOUVELLE SOCIETE.

En proposant un projet de loi visant à réformer le Code du Travail pour redynamiser l’emploi et lutter contre le chômage, le gouvernement Valls reprend les grandes lignes voulues par le MEDEF de Monsieur Gattaz.

Notre organisation syndicale est consciente des bouleversements de la société, du monde du travail et du changement des différents modèles économiques et sociaux. C’est pour cette raison que nous pensons que la réforme du Code du travail est nécessaire afin de permettre, dans ce nouveau contexte, le développement de nos entreprises, tout en sécurisant les parcours professionnels des salarié(e)s.

Mais en tant qu’organisation syndicale réformiste, la CFTC s’oppose aux politiques néolibérales qui visent à exploser dans cette crise économique , sociale et environnementale le modèle existant pour nous amener dans le chaos le plus total en fragilisant les plus faibles d’entre-nous et pour faire le lit de tous les populismes.

Dans cette période troublée pour les salarié(e)s, la CFTC de Loire-Atlantique appelle à la convocation d’Etats-Généraux pour une nouvelle société pour l’année 2016 dans un processus constructif et apaisé autour des grandes questions sociales et sociétales au niveau local et national.

La CFTC de Loire-Atlantique pense que les mutations profondes de l’économie ont des conséquences en matière de précarité et de chômage qui nécessitent de renforcer les droits des salariés, de sécuriser les parcours des travailleurs et de favoriser un accès des jeunes des emplois de qualité.

Si le projet actuel est maintenu en l’état, la CFTC de Loire-Atlantique craint une régression sociale majeure qui aboutira à la fin du contrat social qui a fait la cohésion de notre pays.

Si le projet actuel est maintenu en l’état, les politiques auront semé les graines du chaos qui pourront détruire le modèle social de notre pays ciment de notre démocratie.


En appelant à ces Etats-Généraux pour une nouvelle société et un nouveau contrat social, la CFTC de Loire-Atlantique souhaite lancer un vaste débat qui doit aboutir à la création d’un monde meilleur et apaisé. Nous nous devons, pour les générations futures, de mettre en place les rouages d’un avenir meilleur qui justifie à lui seul tous les efforts, tous les changements. En tant qu’organisation syndicale responsable, nous nous devons de donner à notre jeunesse les clés d’une nouvelle société dans laquelle la création et l’innovation doivent aboutir à une démocratie sociale rénovée, inventive et humaniste.

jeudi 3 mars 2016

Les Patrons Flingueurs sur RDE du 3 mars 2016

Mon passage en tant que Président de l'UD CFTC 44 dans l'émission des Patrons Flingueurs de ce jour dans laquelle j'appelle à des Etats-Généraux avant le chaos  en cliquant le lien suivant:http://laradiodesentreprises.com/podcasts/1-rde



Patrons Flingueurs sur RDE du 03/03

Le plateau sera composé de : 
-          Olivier de la Chevasnerie, dirigeant de la société Sygmatel et président Réseau Entreprendre Atlantique
-          Sébastien Alix, président de la CFTC 44

L’animation de l’émission sera assurée par Simon Janvier
Timing :

-          Vous êtes attendus en studio à 14h20 afin de procéder aux réglages micro. L’adresse est : 1 Allée Baco, 44000 Nantes, deuxième étage (interphone : Manche Atlantique Presse).
-          Début de l’émission en direct à 14h30.
-          Fin de l’émission à 14 h 55.
Le sujet du jour. Cela ne vous aura pas échappé, le réforme du code du travail de Myriam El Khomri est actuellement LE Sujet du moment, c’est pourquoi nous avons décidé de nous focaliser dessus pour cette émission

1/ La réforme du code du travail
Ce projet de loi suscite beaucoup d’attentes mais aussi beaucoup d’oppositions. Pour rappel, il prévoit notamment un assouplissement de la durée du temps de travail, le plafonnement des indemnités prud’homales, de nouvelles règles pour les licenciements , la possibilité de référendum en entreprises pour un accord en entreprise.
Sauf qu’il y a une forte mobilisation contre ce projet de loi avec une pétition qui a déjà recueilli 800.000 signatures, et des syndicats qui s’y opposent frontalement ou qui souhaitent de nombreux amendements.
Du coup le gouvernement  a déjà reporté de 15 jours la présentation de ce texte et s’apprête à revoir plusieurs de ses mesures initialement prévues
Ce projet de loi, qu’en pensez-vous. Bon pour les entreprises, pour les salariés ? Que pensez de cette forte mobilisation citoyenne contre ce projet de loi ? Qu’est-ce qui est discutable selon vous et indispensable ? La France est-elle réformable ou les clivages au sein de la société empêchent toute tentative de réforme ?  





2/ Coup de cœur / coup de gueule . En fin d’émission vous laisserai quelques minutes pour nous parler de ce qui vous a réjoui ou énerver , que cela soit en rapport ou non avec l’économie .

Journée de la femme

Journée internationale des droits des femmes : Égalité salariale en 2085 seulement ? Inadmissible !

Les 8 mars se suivent et se ressemblent. Bien que les écarts se réduisent, les chiffres sont insuffisamment encourageants et les inégalités perdurent. Il faudrait attendre jusqu’en…2085 pour que l’égalité entre les femmes et les hommes devienne peut-être une réalité !

-       En moyenne, les hommes gagnent 2389 €, les femmes 1934 €, soit un écart de  19 % à compétence et poste équivalents.
-       Ces inégalités salariales se répercutent bien sûr au moment de la retraite ! 70 % des allocataires du minimum vieillesse sont des femmes. En 2013, leur pension était de 993 €, contre 1642 € pour les hommes.

La CFTC ne se contente pas du rendez-vous annuel du 8 mars, pour agir. Son combat pour les droits des femmes est permanent et quotidien. Au-delà des labels et des chartes octroyés aux entreprises, elle cherche surtout des améliorations concrètes ! Elle aide ses délégués syndicaux à négocier des accords égalité ambitieux et innovants, pour peser dans les NAO, pour éradiquer les discriminations et le sexisme. En entreprise comme dans les branches, la CFTC négocie pour que chaque salarié puisse concilier sa vie professionnelle et familiale et pour que la mixité des métiers devienne une réalité.
Pour la CFTC, les droits des femmes doivent aussi être défendus jusqu’au moment de la retraite. Les textes existants doivent être mis en œuvre. Les rares acquis, leur permettant de compenser les inégalités qu’elles ont subies tout au long de leurs carrières, doivent être préservés. C’est dans cette logique que la CFTC avait notamment obtenu lors de la dernière négociation sur les retraites, la prise en compte des congés maternité dans le calcul de la pension. De même, elle continuera à défendre fermement le maintien des pensions de réversion dans les conditions actuelles, lors de la négociation sur les retraites complémentaires. Pour Pascale Coton, Vice-présidente de la CFTC « c’est une réelle bouée de secours, notamment pour les 33 % de femmes qui vivent actuellement sous le seuil de pauvreté ! »

Parce que les femmes n’attendront pas l’année 2085 pour briser les plafonds de verre et accéder enfin à tous leurs droits, la CFTC profite de cette journée pour rappeler haut et fort que les entreprises doivent et ont un intérêt fort à agir pour cette égalité ! 

À l’occasion de ce 8 mars, Pascale COTON sera présente aux côtés des femmes au Havre. En présence de plusieurs élus locaux, de militantes et militants de toute la région, elle défendra l’égalité professionnelle, l’égalité salariale et l’égalité des retraites… par ce qu’elle est normale, parce qu’elle est juste, parce qu’elle est bénéfique pour tous !

mardi 1 mars 2016

Réaction CFTC au projet de loi travail

Projet de loi Travail 

La CFTC accueille favorablement le report, du 9 au 24 mars, de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur le travail. Ce report répond à son souhait d'être davantage entendue sur ses propositions en vue de rééquilibrer le texte actuel.
D'ici là, elle participera à la réunion intersyndicale du jeudi 3 mars au matin, réunion consacrée exclusivement au contenu du projet de loi sur le travail. Dans ce cadre, elle partagera ses propositions en vue d'obtenir un socle commun défendu par le plus grand nombre d'organisations syndicales. Parmi ces propositions :
- Le retrait des mesures relatives aux indemnités prud'homales accordées aux salariés victimes d'un licenciement abusif. En l'état, de telles mesures conduiraient à dévaloriser le CDI et le rendre plus précaire que le CDD ;
- La correction des mesures supplétives qui ne sont pas à droit constant (astreintes, travail effectif...) ;
- Le retrait des mesures supplétives fixées unilatéralement par l'employeur ;
- La branche doit pouvoir, par la négociation, fixer les possibilités de dérogation en entreprise tout en précisant les limites à ces dérogations. En cela, c'est l'accord de branche qui définit le « supplétif »
- Licenciement économique : maintenir l'état du droit et de la jurisprudence actuels. L'entreprise fait partie du groupe. Les difficultés économiques comme les solutions de reclassement doivent être appréciées à l'échelle du groupe qu'il soit national ou international
- L'accord d'entreprise n'est possible qu'à travers la section syndicale et à défaut via le mandatement par une OS représentative au niveau national
- La CFTC souhaite que les articles concernant la médecine du travail et plus particulièrement les licenciements et le reclassement pour inaptitude soient revus. Elle revendique notamment l'abandon du projet de création d'une présomption de respect de l'obligation de reclassement dans les cas où l'employeur ne propose qu'une solution de reclassement.
Enfin, concernant la rencontre intersyndicale du jeudi 3 mars après-midi, dont l'objet visera à décider des modalités d'« une mobilisation, fin mars, au regard du contexte que cristallise la réforme du travail », la CFTC appréciera à l'issue de la réunion du matin si les conditions d'une participation sont réunies.