dimanche 10 mai 2015

Edito de Mai 2015

Coups de gueule.


Le 1er Mai 2015 ne restera pas dans les annales du syndicalisme français. Je dirais même plus: il marque la fin de l’utopie d’un syndicalisme rassemblé et unitaire.

En effet, il ne faut pas se voiler la face. Depuis 2008  et la loi scélérate sur la représentativité des organisations syndicales dans notre pays, la CGT et la CFDT, les Dupont et Dupond du syndicalisme, souhaitent toujours réduire le nombre des organisations et  partager l’échiquier syndical en deux blocs : un pôle radical centré sur la CGT et un bloc réformiste sous la direction de la CFDT. En résumé, faire disparaître notamment la CFTC.

Les déclarations récentes de Bernard Thibault, ancien patron de la CGT  sur les ondes de Europe 1 sont assez inquiétantes sur le dossier : « Oui, il y a trop de syndicats en France. La CGT, dans ses statuts, se prononce pour que les salariés soient réunis dans le même syndicat ». Je pense qu’il fait référence à l’URSS de jadis et au centralisme démocratique et non à la France de 2015.

En tant que Président d’une organisation syndicale qui compte 140 000 adhérents dans ses rangs, je tiens à rappeler à cet ancien responsable syndical ceci : c’est un discours qui a la caractéristique de mépriser la liberté syndicale dans ce pays. C’est un discours autoritaire qui verse nécessairement dans la violence et l’enchère verbales ainsi que dans l’arbitraire.

C’est aussi un discours qui autorise Pierre Gattaz, patron du MEDEF, à tenir des propos sur la mise en place d’un SMIC au rabais et transitoire pour lutter contre le chômage des jeunes et de masse. Pierre Gattaz propose que les entreprises puissent embaucher, à 80% du Smic, des adultes qu'elles formeraient pendant 18 à 24 mois. Leur rémunération serait alors complétée par d'autres dispositifs (chômage, RSA) pour atteindre le niveau du salaire minimum. Une telle mesure contribuerait à enrayer le chômage et à pallier la pénurie de main d'oeuvre dans certains secteurs d'activité.
Je tiens à rappeler à Pierre Gattaz que nous attendons toujours la création d’un million d’emplois en France promis par le MEDEF et que j’aimerais bien qu’il essaie de vivre avec un salaire brut de 1445,38€ par mois. La CFTC de Loire-Atlantique considère que Pierre Gattaz est dans une logique esclavagiste et que tous les salarié(e) s doivent  être payés correctement et dignement.

Ces déclarations toutes récentes doivent nous interpeller.


Nous sommes à la croisée des chemins. En effet, la liberté et le choix syndicaux sont en danger dans ce pays. 2017, c’est demain  et nous devons tout faire pour  que la CFTC reste présente sur la scène syndicale et ne soit pas purgée comme le souhaitent certains. Ensuite, face à un patronat démagogique voire populiste, nous devons rester fermes dans nos convictions  et que notre devoir est de défendre la vie  et dignité de tous les salarié(e) s dans les entreprises quelles soient privées et publiques.

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