Coups de gueule.
Le
1er Mai 2015 ne restera pas dans les annales du syndicalisme
français. Je dirais même plus: il marque
la fin de l’utopie d’un syndicalisme rassemblé et unitaire.
En
effet, il ne faut pas se voiler la face. Depuis 2008 et la loi scélérate sur la représentativité
des organisations syndicales dans notre pays, la CGT et la
CFDT , les Dupont et Dupond du syndicalisme, souhaitent
toujours réduire le nombre des organisations et
partager l’échiquier syndical en deux blocs : un pôle radical centré
sur la CGT et un
bloc réformiste sous la direction de la CFDT.
En résumé, faire disparaître notamment la CFTC.
Les
déclarations récentes de Bernard Thibault,
ancien patron de la CGT sur les ondes de Europe 1 sont assez
inquiétantes sur le dossier : « Oui,
il y a trop de syndicats en France. La
CGT , dans ses statuts, se prononce pour que les salariés
soient réunis dans le même syndicat ». Je pense qu’il fait référence à
l’URSS de jadis et au centralisme démocratique et non à la France de 2015.
En
tant que Président d’une organisation syndicale qui compte 140 000
adhérents dans ses rangs, je tiens à rappeler à cet ancien responsable syndical
ceci : c’est un discours qui a la
caractéristique de mépriser la liberté syndicale dans ce pays. C’est un discours
autoritaire qui verse nécessairement dans la violence et l’enchère verbales ainsi
que dans l’arbitraire.
C’est
aussi un discours qui autorise Pierre
Gattaz, patron du MEDEF, à tenir des propos sur la mise en place d’un SMIC
au rabais et transitoire pour lutter contre le chômage des jeunes et de masse. Pierre Gattaz propose que les
entreprises puissent embaucher, à 80% du Smic, des adultes qu'elles formeraient
pendant 18 à 24 mois. Leur rémunération serait alors complétée par d'autres
dispositifs (chômage, RSA) pour atteindre le niveau du salaire minimum. Une
telle mesure contribuerait à enrayer le chômage et à pallier la pénurie de main
d'oeuvre dans certains secteurs d'activité.
Je tiens à rappeler à Pierre Gattaz que nous
attendons toujours la création d’un million d’emplois en France promis par le
MEDEF et que j’aimerais bien qu’il essaie de vivre avec un salaire brut de
1445,38€ par mois. La CFTC
de Loire-Atlantique considère que Pierre Gattaz est dans une logique
esclavagiste et que tous les salarié(e) s doivent être payés correctement et dignement.
Ces déclarations toutes récentes
doivent nous interpeller.
Nous sommes à la croisée des chemins. En
effet, la liberté et le choix syndicaux sont en danger dans ce pays. 2017,
c’est demain et nous devons tout faire
pour que la CFTC reste présente sur la
scène syndicale et ne soit pas purgée comme le souhaitent certains. Ensuite, face
à un patronat démagogique voire populiste, nous devons rester fermes dans nos
convictions et que notre devoir est de
défendre la vie et dignité de tous les
salarié(e) s dans les entreprises quelles soient privées et publiques.
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