Cher
(e) s ami (e) s,
Nous
sommes réunis ce matin devant la Maison des Syndicats pour faire entendre notre
voix auprès notre Confédération CFTC, des autres organisations syndicales et
enfin, auprès des politiques.
Au
cours des négociations engagées auprès du gouvernement, notre Confédération a
obtenu quelques avancées sur le projet
de loi prévu initialement : augmentation
du nombres d’heures de formation créditées dans le compte personnel de
formation pour les salariés peu qualifiés, afin d’accéder à un premier niveau
de qualification (400 heures contre 150
heures), un Compte Personnel d’activité plus universel et plus dynamique avec
la création du compte « engagement citoyen », une entreprise
organisant artificiellement des difficultés économiques ne pourra prétexter
celles-ci pour justifier des suppressions d’emplois ( licenciement sans cause
réelle et sérieuse), l’organisation des astreintes et leurs compensations sans
accord préalable sera possible uniquement après avis des représentants du
personnels et information à l’inspecteur, seul l’inspecteur du travail pourra
autoriser la mise en place de dispositifs d’horaires individualisés dans les
entreprises ne disposant pas de représentants du personnel.
Les
syndicalistes de terrain, que nous sommes, sont assez surpris de voir que notre
Confédération n’ait pas été plus loin. Nous savons pertinemment ce qui se passe
quotidiennement dans nos
entreprises : retour de la répression syndicale, absence de représentation
syndicale à cause de la loi sur la représentativité d’août 2008, souffrance au
travail. Cela permet à une catégorie du patronat de d’organiser avec l’aide de certains
politiques une politique coordonnée de régression sans précédent contre le
droit social.
En
tant qu’organisation syndicale réformiste et humaniste, nous pensons qu’une
autre politique de réformes est possible. Nous n’appelons pas à un retrait de
la loi, nous pensons et voulons que la CFTC doit être une force de proposition
et pas seulement d’opposition systématique. Pour nous, une nouvelle loi peut
être écrite et qu’un nouveau Code du Travail,
tenant compte des évolutions sociétales doit voir le jour.
C’est
pour cela que l’Union Départementale CFTC de Loire-Atlantique demande
aujourd’hui l’ouverture d’un vaste débat à travers des Etats-Généraux pour
une nouvelle société civile. Nous revendiquons aujourd’hui :
-
Proposer un travail commun de
réflexions pour une réécriture complète du projet de loi anti-travail pour en
faire une vraie loi travail
-
Agir pour reconquérir l’opinion sur la
question du progrès social et des droits sociaux qui sont indispensables à
l’emploi et à une croissance au service des humains :
o
Organiser, à l’occasion des 80 ans des
Accords de Matignon les 7 et 8 juin 2016, un large débat sur le temps de
travail : réduire la durée du
travail
§
Une
solution pour l’emploi
§
Une
nécessité économique
§
Une
amélioration de la vie sociale
o
Cela pourrait se conclure par une
conférence avec un économiste ou des économistes et sociologues qui expliquerai(en)t
que la régression sociale est la cause de la crise et que sortir de la crise
nécessite de nouveaux droits sociaux.
o
Cette conférence serait accompagnée
d’un salon du syndicalisme où tous les syndicats auraient un stand pour
accueillir les salariés et les informer.
o
Ceci peut permettre de raccrocher
aussi les militants CFDT, CGC ou UNSA qui, à la base, connaissent aussi un
profond malaise.
-
Alors que le ministre Macron a déclaré
au micro de Bourdin (BFM) : " ...là mais la vie d'un entrepreneur,
elle est bien souvent plus dure que celle d'un salarié, il ne faut jamais
l'oublier, parce qu'il peut tout perdre, LUI ", prouvant ainsi son mépris pour les salariés
et leurs souffrances (un salarié aussi peut tout perdre avec son emploi), je
pense que les syndicats, dans chaque département, pourraient ensemble demander
au conseil de l’ordre des médecins, aux
médecins du travail et aux syndicats de médecins une enquête sur les salariés
souffrant à cause de leur travail, du surmenage, du harcèlement qu’ils y
subissent, de la pression insupportable avec des exigences croissantes et la
peur du chômage, de menaces de licenciement ou de licenciements. Il y a là
aussi un élément important pour défendre la condition salariale et pour mener
la bataille de l’opinion publique. Les avocats peuvent aussi apporter des
éléments intéressants.
-
Organiser
dans chaque entreprise où l’un ou plusieurs des syndicats est (sont) présents,
une négociation sur l’utilisation des fonds issus des allègements Fillon, du
CICE et du Pacte dit de Responsabilité. Il y a là, à la base, matière à un vrai
dialogue social pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la qualité de vie au
travail !
Je vous soumets ces
idées mais je suis certain que, dans vos structures, il y en a beaucoup
d’autres pour que se crée un front syndical afin de sauver et d’amplifier les
acquis sociaux dont la majorité sont dus à la CFTC. Il appartient aux militants
CFTC de relancer l’engrenage du progrès social que nous avons inventé ! Il
le faut pour notre avenir et celui de nos enfants. Nous ne pouvons pas nous résigner à subir la
régression sociale dans la division. Syndicalistes d’inspiration sociale
chrétienne nous ne pouvons pas nous résigner à subir, nous savons que l’Humain
peut et doit maîtriser son destin.