jeudi 31 mars 2016

Allocution du 31 mars 2016.


Cher (e) s ami (e) s,

Nous sommes réunis ce matin devant la Maison des Syndicats pour faire entendre notre voix auprès notre Confédération CFTC, des autres organisations syndicales et enfin, auprès des politiques.
Au cours des négociations engagées auprès du gouvernement, notre Confédération a obtenu  quelques avancées sur le projet de loi prévu initialement : augmentation du nombres d’heures de formation créditées dans le compte personnel de formation pour les salariés peu qualifiés, afin d’accéder à un premier niveau de qualification (400 heures contre  150 heures), un Compte Personnel d’activité plus universel et plus dynamique avec la création du compte « engagement citoyen », une entreprise organisant artificiellement des difficultés économiques ne pourra prétexter celles-ci pour justifier des suppressions d’emplois ( licenciement sans cause réelle et sérieuse), l’organisation des astreintes et leurs compensations sans accord préalable sera possible uniquement après avis des représentants du personnels et information à l’inspecteur, seul l’inspecteur du travail pourra autoriser la mise en place de dispositifs d’horaires individualisés dans les entreprises ne disposant pas de représentants du personnel.

Les syndicalistes de terrain, que nous sommes, sont assez surpris de voir que notre Confédération n’ait pas été plus loin. Nous savons pertinemment ce qui se passe quotidiennement  dans nos entreprises : retour de la répression syndicale, absence de représentation syndicale à cause de la loi sur la représentativité d’août 2008, souffrance au travail. Cela permet à une catégorie du patronat de d’organiser avec l’aide de certains politiques une politique coordonnée de régression sans précédent contre le droit social.
En tant qu’organisation syndicale réformiste et humaniste, nous pensons qu’une autre politique de réformes est possible. Nous n’appelons pas à un retrait de la loi, nous pensons et voulons que la CFTC doit être une force de proposition et pas seulement d’opposition systématique. Pour nous, une nouvelle loi peut être écrite et qu’un nouveau Code du Travail,  tenant compte des évolutions sociétales doit voir le jour.
C’est pour cela que l’Union Départementale CFTC de Loire-Atlantique demande aujourd’hui l’ouverture d’un vaste débat à travers des Etats-Généraux  pour  une nouvelle société civile. Nous revendiquons aujourd’hui :

-          Proposer un travail commun de réflexions pour une réécriture complète du projet de loi anti-travail pour en faire une vraie loi travail
-          Agir pour reconquérir l’opinion sur la question du progrès social et des droits sociaux qui sont indispensables à l’emploi et à une croissance au service des humains :
o   Organiser, à l’occasion des 80 ans des Accords de Matignon les 7 et 8 juin 2016, un large débat sur le temps de travail : réduire la durée du travail
§  Une solution pour l’emploi
§  Une nécessité économique
§  Une amélioration de la vie sociale
o   Cela pourrait se conclure par une conférence avec un économiste ou des économistes et sociologues qui expliquerai(en)t que la régression sociale est la cause de la crise et que sortir de la crise nécessite de nouveaux droits sociaux.
o   Cette conférence serait accompagnée d’un salon du syndicalisme où tous les syndicats auraient un stand pour accueillir les salariés et les informer.
o   Ceci peut permettre de raccrocher aussi les militants CFDT, CGC ou UNSA qui, à la base, connaissent aussi un profond malaise.
-         
Alors que le ministre Macron a déclaré au micro de Bourdin (BFM) : " ...là mais la vie d'un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d'un salarié, il ne faut jamais l'oublier, parce qu'il peut tout perdre, LUI ", prouvant ainsi son mépris pour les salariés et leurs souffrances (un salarié aussi peut tout perdre avec son emploi), je pense que les syndicats, dans chaque département, pourraient ensemble demander au conseil de  l’ordre des médecins, aux médecins du travail et aux syndicats de médecins une enquête sur les salariés souffrant à cause de leur travail, du surmenage, du harcèlement qu’ils y subissent, de la pression insupportable avec des exigences croissantes et la peur du chômage, de menaces de licenciement ou de licenciements. Il y a là aussi un élément important pour défendre la condition salariale et pour mener la bataille de l’opinion publique. Les avocats peuvent aussi apporter des éléments intéressants.

-          Organiser dans chaque entreprise où l’un ou plusieurs des syndicats est (sont) présents, une négociation sur l’utilisation des fonds issus des allègements Fillon, du CICE et du Pacte dit de Responsabilité. Il y a là, à la base, matière à un vrai dialogue social pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la qualité de vie au travail !

Je vous soumets ces idées mais je suis certain que, dans vos structures, il y en a beaucoup d’autres pour que se crée un front syndical afin de sauver et d’amplifier les acquis sociaux dont la majorité sont dus à la CFTC. Il appartient aux militants CFTC de relancer l’engrenage du progrès social que nous avons inventé ! Il le faut pour notre avenir et celui de nos enfants.  Nous ne pouvons pas nous résigner à subir la régression sociale dans la division. Syndicalistes d’inspiration sociale chrétienne nous ne pouvons pas nous résigner à subir, nous savons que l’Humain peut et doit maîtriser son destin.


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