La politique :
le gros boulet du syndicalisme.
Dans quelques jours voire quelques semaines, beaucoup d’entre vous
vont profiter de la trêve estivale bien méritée pour se refaire une santé.
Je voudrais attirer votre attention sur le phénomène, qui est devenu
pour moi en ces temps de crise le gros boulet du syndicalisme dans notre pays :
la politique dans le monde syndical.
Ma lecture quotidienne de certains blogs d’autres organisations
syndicales est assez instructive. Il n’est pas rare de trouver des titres
évocateurs comme : « la politique de la peur », « le
rapport de force s’installe » « il ne faut pas compter sur nous pour
négocier des reculs sociaux ». Ces
discours bénéficient d’une étrange complaisance de la part de nos chers médias,
qui les font souvent passer auprès de l’opinion pour ce que pensent les salarié(e) s dans leur
globalité.
La politique du pire tient
lieu d’idéologie pour beaucoup d’organisations syndicales.
Ce phénomène est renforcé par la faiblesse du nombre de syndiqué(e)
s dans notre pays (le taux de syndicalisation en France est de 8%). Il n’ y a
pas d’économie forte sans syndicats forts. Malheureusement, il faut bien
reconnaître qu’en 2015, la classe ouvrière n’est plus ce qu’elle était, et il
est loin le temps des grandes épopées sociales.
Pour beaucoup de salarié(e) s, les organisations syndicales apparaissent
comme des bureaucraties épuisées,
radoteuses, loin de toutes les réalités de la vie quotidienne et de ses
difficultés. Pour beaucoup, elles sont
devenues des courroies de transmission des partis politiques dans le monde du
travail avec des responsables à leurs
têtes qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels.
Mon discours n’est pas une
philippique antisyndicale bien au contraire.
Nous devons être des révolutionnaires
en anticipant les bouleversements à venir. C’est un véritable défi qui nous
attend au tournant dans les deux
prochaines années. Cela passe par une bonne connaissance du terrain, des
entreprises et surtout des salarié(e) s. La spécificité de la CFTC est de mettre l’Homme au
cœur du débat et notre combat est de tout faire pour que l’ensemble des
travailleurs puisse bénéficier des mêmes droits. Nos représentants doivent être
capables de faire face aux futurs
évènements et non les subir. Et cela passera obligatoirement par une évolution
de la conception du syndicalisme qui devra tenir compte des nouvelles donnes
économiques, sociales qui agitent le monde. En prévoyant les bouleversements,
en ayant trois coups d’avance, nous
serons toujours libres et indépendants de toute emprise politique. Nous saurons,
surtout, être fidèles à nos valeurs : mettre
l’économie au service de l’Homme et non le contraire. En étant tout cela, la CFTC est révolutionnaire.
Avant de revenir à la rentrée, je vous souhaite à tous et à toutes
de très bonnes vacances.
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