Monsieur le Président de la
République,
Le 22 mai prochain, la CFTC de Loire-Atlantique
soutiendra fermement les fonctionnaires à défendre leurs revendications
légitimes dans la rue. Elle demandera même à ses retraités et adhérents du
secteur privé de les rejoindre. Tout cela dans le respect des lois de la
République.
Certes, la croissance revient. Les statistiques
passent au vert. Les sondages semblent être en votre faveur. Mais le constat
reste amer.
Beaucoup de nos concitoyens sont toujours confrontés
au chômage, à un difficile accès au logement, aux soins et à une Fonction
Publique dignes de notre République.
La liste est longue, doublée d’un sentiment
d’insécurité renforcé par des mesures et déclarations mal comprises ou
interprétées.
Les éléments de langage du gouvernement sont dominés
par les chiffres et statistiques. On y parle de hausse de la CSG pour les
retraités, baisse de 5 euros des APL par exemple.
Femmes et Hommes de notre pays ne sauraient être
réduits à des chiffres.
Les mots utilisés ont un impact. On ne parle plus du
Droit du Travail mais de Marché du Travail.
L’État de Droit recule pour être remplacé par un État
du Marché.
Nous savons tous que les réformes menées tambour
battant par votre gouvernement sont le résultat des directives néolibérales ou…
social libérales de la Commission Européenne et de
certaines organisations internationales. Elles visent à tout dérèglementer au
profit de l’idéologie du marché total.
Cela se traduit sur le terrain par une augmentation
des inégalités et fractures. Nos concitoyens ont le sentiment que tout se fait
sans eux et contre eux. Tout cela au profit des entreprises, qui, dans leur
esprit et depuis les Ordonnances de la Loi Travail ont un permis de licencier.
Le manque de démocratie sociale peut tuer les
réformes.
La CFTC, par son Histoire, est capable de regarder les
réalités en face. Elle est capable de dialoguer, dans un débat ouvert, pour
aboutir à un projet de nouvelle société apaisée.
Malheureusement, le débat actuel se durcit, tous les
coups sont permis pour mettre à terre tous les corps intermédiaires ainsi que
les avancées sociales acquises en 1936 et après-guerre par les conventions
collectives.
La CFTC souhaite des contreparties justes, équitables
dans lesquelles l’économie est au service de l’Homme. Elle revendique une
formation professionnelle dans laquelle tout le monde peut s’adapter aux
évolutions de postes et qualifications tout au long de sa vie.
La CFTC revendique l’entrée des
salariés dans les Conseils d’administration des entreprises pour une
gouvernance juste et équitable.
La CFTC pense que le temps donné à l’écoute, au
dialogue permettra à tous les acteurs de la société d’aider à la prise de la
greffe des réformes.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la
République, l’expression de ma considération républicaine.
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