dimanche 11 novembre 2018

Le 17 novembre doit être constructif et citoyen.


Président de l’Union Départementale CFTC de  Loire-Atlantique, j’ai été interpellé les derniers jours par des militants me demandant de prendre une position claire de soutien au mouvement du 17 novembre prochain contre la hausse du prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat. J’ai bien pris note de leurs demandes, mais tiens aussi à rappeler que les organisateurs de ce mouvement ont clairement exprimé  qu’ils ne voulaient en aucun cas une récupération de la part des organisations syndicales et partis politiques. 

En tant qu’organisation syndicale responsable,  nous pouvons comprendre largement le désarroi de nos concitoyens face à la baisse drastique de leur pouvoir d’achat et pensons que leur colère doit s’exprimer dans le respect du droit en vigueur.
Cependant, la CFTC a toujours su faire la distinction et en toutes circonstances entre ses responsabilités d'organisation syndicale, ayant pour rôle la défense des intérêts professionnels, sociaux et économiques des salarié(e)s de la Fonction Publique et du secteur privé et les responsabilités des partis et formations politiques, mouvements de citoyens en colère.

Les principes que nous défendons s'appellent : tolérance, dignité, autonomie, respect, refus des injustices et des inégalités, concertation plutôt que conflit (si possible).
Nous sommes persuadés qu'une attitude d'opposition et de critique systématique sur le long terme ne crée pas de valeur et n'apporte pas de crédibilité. Nous sommes conscients des risques économiques et humains qui nourrissent les pessimismes, mais ils nous motivent à agir de façon constructive. Nos positions stratégiques continueront donc de se décider dossier par dossier, Nous voulons la réussite de l'entreprise : celle-ci est inséparable de l'épanouissement de ses salarié(e)s et de la satisfaction des clients.

En cette veille d’élections professionnelles dans les trois fonctions publiques, il est bon de rappeler que la CFTC a l'ambition de répondre efficacement aux interrogations qui lui sont posées sur l'organisation du travail, la place des femmes et des hommes dans le secteur public, ainsi que sur ses mutations économiques et conséquences sur les rémunérations de tout à chacun.

Alors que les idéologies de lutte des classes s'effondrent au profit de la lutte des places, la CFTC défend partout le syndicalisme à visage humain. Mettre l'économie au service de l'Homme, alors que c'est actuellement l'inverse, et répondre dans la mesure du possible aux défis qui nous sont posés par des propositions concrètes et imaginatives qui aboutissent à des résultats visibles : négociation et concertation d'abord. 

La CFTC, totalement indépendante, est garantie sans coloration politique ni religieuse. Le second C de son nom (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens) indique simplement son attachement à des valeurs morales élevées c'est donc naturellement aussi le C de Citoyen.

jeudi 30 août 2018

Travail Dominical



Vingt-deux députés LREM ont demandé l'intégration dans la loi Pacte d'un volet concernant le travail dominical. Ils souhaitent que le nombre de dimanches travaillés passent de 12 à 26 par an, c'est-à-dire à un dimanche sur deux, et ce dans tous les commerces. Je rappelle que le travail dominical doit rester dérogatoire et exceptionnel.

Le fourre-tout de la loi Pacte a tout l'air de se transformer en puits sans fond. Vingt-deux députés LREM ont demandé le 19 août que le projet de loi comporte un volet concernant le travail dominical. Ils souhaitent que le nombre de dimanches travaillés passent de 12 à 26 par an, c'est-à-dire à un dimanche sur deux, et ce pour tous les commerces. Un amendement doit être déposé à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen de la loi Pacte.

Quels sont les arguments déployés par les 22 députés ?
Soixante-huit pour cent de nos concitoyens sont favorables à un assouplissement du travail dominicalexpliquent-ils. Problème : les députés ont amputé le sondage. Publiée le 5 décembre 2015, par Odoxa et Le Parisien, l'étude indiquait que si 68 % des personnes interrogées étaient favorables à une ouverture des commerces le dimanche, plus de la moitié (53%) préféraient que cela soit d'autres salariés que eux qui travaillent ce jour-là. Odoxa avait d'ailleurs titré « Oui massif au travail le dimanche… pour les autres. »


Les analystes en avaient conclu que probablement parce que les Français entendent sanctuariser ce jour en particulier pour le consacrer au repos (92 % associent le dimanche à ce terme) et à la famille (91 %).

Les analystes d'Odoxa indiquaient par ailleurs que les Français ne considèrent pas du tout ce jour comme une journée comme les autres (66 %) et refusent très majoritairement de l'associer au shopping (57 %).

Aucun bilan sérieux de la loi de 2015
La tribune des députés de la majorité présidentielle avance d'autres chiffres également à prendre avec des pincettes :
Le chiffre d'affaires des magasins a augmenté de 15 % et le dimanche est même devenu le deuxième meilleur score de la semaine pour certaines boutiques. Le nombre d'emplois a progressé d'environ 10 % et 1 500 postes ont été créés dans les grands magasins parisiens,
expliquent-t-ils, or aucune étude sérieuse et indépendante sur l'impact de la loi de 2015 sur le chiffre d'affaires et sur les créations d'emplois n'a encore été effectuée.

Les lobbyistes pour le travail du dimanche seront incapables de nous prouver le moindre effet sur les emplois ou le chiffre d'affaires, prévient FO commerce. Pour rappel, la branche des grands magasins, magasins populaires avait promis mille embauches au gouvernement. Force est de constater qu'aujourd'hui c'est un zéro pointé. Pour rappel, les salaires de la branche sont, pour les six premiers niveaux, sous le Smic, ce qui démontre la volonté d'engraisser les actionnaires sans se soucier des salariés.

Depuis 2015, le tribunal administratif a annulé quatre zone touristiques internationale où le travail du dimanche et en soirée sont autorisés : Olympiades, Saint-Emilion, Maillot-Ternes à Paris ainsi que celle de Dijon. La justice ayant considéré que les touristes ne s'y bousculaient pas.

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