« De la lutte des classes à la lutte pour les places »
Une
nouvelle année vient juste de commencer. Je vous souhaite donc à tous et à
toutes, ainsi qu’à vos proches, tous mes vœux pour 2014. Que cette nouvelle
année soit le point de départ pour que
l’Homme occupe une place plus importante dans cette société consumériste.
Je
voudrais juste revenir sur un événement qui a marqué la fin de l’année
2013 : l’annonce le 17 décembre dernier par Edouard Martin, syndicaliste
de la CFDT et leader de la lutte contre la fermeture des hauts-fourneaux de
Florange par Arcelor-Mittal qu’il sera tête de liste PS aux élections
européennes de 2014 dans le Grand Est. Beaucoup d’entre vous n’ont pas oublié
ses déclarations très médiatiques de l’hiver 2012, dans lesquelles il accusait
le gouvernement Ayrault de trahison sur ce dossier et de ne pas respecter les
engagements pris par le candidat
Hollande.
Au
cours d’un débat radiophonique, j’ai entendu un chroniqueur qui expliquait qu’Edouard
Martin est l’exemple type de ce qu’est devenu le syndicalisme français dans les
dernières années par la boutade suivante : un syndicalisme qui est passé de la lutte des classes à la lutte pour
les places. J’ai trouvé cela très
pertinent.
En
effet, certains de nos anciens n’ont pas oublié la scission de 1964, qui a
abouti à la naissance de la CFDT, et les déclarations de ses dirigeants de
l’époque plaçant son action dans la lutte des classes. Autres temps, autres
mœurs, dit le proverbe.
Nous
ne sommes pas aussi à l’abri au sein de notre organisation. Il n’est pas rare
de voir certains élus dans nos fédérations se comporter comme des potentats qui
semblent avoir oublié vite qu’ils doivent leurs mandats à leurs adhérents. Encore
récemment concernant le travail dominical, j’ai lu les propos indécents d’un
responsable syndical écrire qu’il faut respecter la loi autorisant l’ouverture
cinq dimanches par an des commerces et condamnant les actions contre ces
ouvertures menées par ses adhérents. Il est en contradiction avec sa base qui
lutte sur le terrain contre l’ouverture des grandes surfaces le dimanche sur
Nantes. Coupé de la réalité, car accroché à sa place, il a oublié qu’un
syndicaliste doit lutter contre la loi quand cette dernière méprise les
salarié(e)s dans leur intégrité d’Etre Humain.
Il
n’est pas rare non plus dans certaines entreprises de voir certains élus des
Institutions Représentatives du Personnel ou IRP devenir de très bonnes
courroies de distributions de leur direction, alors qu’avant leurs élections ,
ils clamaient haut et fort qu’ils voulaient des changements radicaux concernant
les conditions de travail . Installés confortablement à leurs places, je tiens
à leur rappeler qu’ils sont au service des salarié(e)s et non de leurs propres
intérêts personnels. Les mandats ne sont pas éternels. Il m’a même été rapporté
que les collaborateurs les plus zélés installés à des postes clés sont ceux qui
n’ont pas peur de crier sur les toits à leurs collègues qu’ils sont des
révolutionnaires et qu’il faut faire table rase du passé.
L’exemple
d’Edouard Martin est l’image de ce que le syndicalisme ne doit pas être : un tremplin vers d’autres sphères. En
ce début 2014, je tiens juste à vous
rappeler que nos élu(e)s, mandaté(e)s font un travail admirable sur le terrain
pour tous les salarié(e)s et ainsi montrent que la CFTC est le syndicat responsable
au service de tous. Ceci doit être notre ligne de conduite.
Bonne Année à tous et à toutes.
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