ACTUALITE JURIDIQUE ET SOCIALE
·
Le Conseil
constitutionnel valide l’essentiel de la loi Travail
La quasi-totalité de la loi El Khomri
est conforme à la Constitution. Telle est la décision prise par le Conseil
constitutionnel le 4 août 2016, qui n’a retoqué que cinq dispositions sur un
total de 123 articles. Deux mesures ont été censurées sur le fond concernant le
dialogue social dans les entreprises franchisées et les locaux syndicaux mis à
disposition par les collectivités locales, et trois sur la forme.
Documents
associés : Conseil
constitutionnel, Décision nº 2016-736 DC du 4 août 2016
Après des
mois de conflits et d’affrontements politiques, la loi Travail a réussi son
examen de passage devant le Conseil constitutionnel. « Toutes les dispositions
clés de la loi ont été validées » le 4 août par les Sages de la rue
Montpensier, s’est félicitée la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Seules
cinq dispositions ont été retoquées. Par ailleurs, malgré les vives
critiques dont a fait l’objet l’engagement à trois reprises par Manuel Valls de
la responsabilité du gouvernement, la procédure d’adoption de la loi a été
validée. Le Conseil constitutionnel a, en effet, jugé que « les conditions
posées par la Constitution à la mise en œuvre, pour l’examen de ce texte, du
troisième alinéa de l’article 49 de la Constitution, ont été respectées ». Dans
sa décision, le Conseil a également précisé ne pas avoir examiné d’office les
autres articles de la loi. Ces derniers pourront donc faire l’objet de
questions prioritaires de constitutionnalité (QPC).
La rétroactivité de la mesure concernant les locaux syndicaux
L’article sur
la mise à disposition de locaux syndicaux par les collectivités territoriales
est partiellement censuré. Selon celui-ci, l’organisation syndicale peut
bénéficier d’une indemnité spécifique lorsque la collectivité lui retire le
bénéfice d’un local mis à disposition pendant au moins cinq ans sans lui
proposer d’autre local.
Le Conseil
constitutionnel considère que l’application rétroactive de cette mesure
aux conventions ayant été conclues ou ayant pris fin avant la publication de la
loi Travail est contraire à la Constitution.
Le Conseil
formule également une réserve d’interprétation : l’indemnité prévue ne
saurait « excéder le préjudice subi » par les OS.
L’instance de représentation des salariés des réseaux de franchise
Le Conseil a
aussi censuré partiellement la mesure permettant de mettre en place dans les
réseaux de franchisés de plus de 300 salariés une instance de dialogue social
commune.
Tout en
validant le principe de cette instance, le Conseil a jugé que ses dépenses
de fonctionnement ne doivent pas être mises, à défaut d’accord, à
la charge du seul franchiseur. Selon le Conseil, cette disposition
porte une atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre.
Le Conseil a,
par ailleurs, émis deux réserves concernant la constitutionnalité de
cette nouvelle instance :
– d’une part,
les entreprises franchisées doivent participer à la négociation de l’accord
collectif mettant en place l’instance ;
– d’autre
part, à défaut d’accord, les salariés franchisés n’auront pas, pour participer
à l’instance, d’heures de délégation supplémentaires à celles qui sont prévues
par le droit commun.
Trois « cavaliers législatifs » censurés
Trois
dispositions ont été censurées, car introduites trop tard ou trop éloignées de
l’objet de la loi. Il s’agit des mesures suivantes :
– la pérennisation
au-delà du 31 décembre 2016 de la mise en place du chèque-santé
par décision unilatérale de l’employeur (cette possibilité s’éteint donc
au 31 décembre 2016) ;
– la possibilité
d’effectuer une provision pour contentieux prud’homal pour les
entreprises de moins de 50 salariés (déduction du résultat
imposable d’une provision pour le règlement d’éventuelles indemnités pour
licenciement sans cause réelle et sérieuse) ;
– la modification
des règles d’utilisation des ressources du Fonds paritaire de
sécurisation des parcours professionnels (renforcement de l’accès à la
formation professionnelle des salariés des structures d’insertion par
l’activité économique).
·
La décision du
Conseil ouvre la voie à la promulgation rapide de la loi Travail, estime Valls
Manuel Valls
s’est félicité, le 4 août au soir, de la décision du Conseil constitutionnel
sur la loi Travail, qui ouvre selon lui la voie « à la promulgation » et à la «
mise en œuvre rapide » du texte. La quasi-totalité des mesures d’application
seront prises avant la fin de l’année, a précisé Matignon. Source AFP.
·
Loi Travail : la
mobilisation n’est pas terminée, prévient FO
« Ce n’est pas parce que la loi a été votée au
49-3 et que le Conseil constitutionnel n’a pas pris de position sur l’ensemble
de la loi que le dossier est terminé, loin s’en faut », a affirmé, le 5 août,
le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly. « Je rappelle qu’il y a plus
de 120 décrets qui doivent sortir! Donc, il y a des possibilités […] de
contestation juridique sur le fond », a-t-il souligné. « Son application sera
beaucoup plus compliquée que ce que ne croit le gouvernement ». Contre la loi
Travail « on a une journée de mobilisation, d’action, qui est prévue le 15
septembre. Il y aura des meetings à la rentrée. Non, non, ce n’est pas terminé
», a-t-il ajouté. Source AFP.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire