Fédération CFTC des Postes et Télécoms

Section Nationale La Poste - 44 boulevard de Vaugirard - CP F011 - 75757 PARIS Cedex 15

DECLARATION PREALABLE

PLENIERE ORIENTATIONS SUITE AU GRAND DIALOGUE

14 SEPTEMBRE 2012

Il est quand même regrettable qu’il ait  fallu des drames pour que La Poste écoute enfin les organisations syndicales. La CFTC espère que cet attentisme serve enfin d’enseignements pour nos dirigeants.

Pour autant, il est incontestable que la Commission du Grand Dialogue pose plusieurs conditions nécessaires à ce qu’elle a nommé une démarche de refondation.

La CFTC a participé à ces débats avec loyauté et sans parti pris, ni tabou et surtout avec l’ambition d’une évolution radicale dans la stratégie humaine et sociale de notre entreprise. Il aura fallu 5 mois de réflexions communes pour poser un diagnostic et des préconisations dont bon nombre avaient été maintes fois portées par les organisations syndicales. Mais peut-être fallait-il un éclairage extérieur pour regarder la situation telle qu’elle est.

Nous considérons qu’il est de notre devoir collectif d’en tirer tous les enseignements et que le rapport Kaspar, riche de constats et de préconisations, ne finisse pas au fond d’un tiroir. Nous pensons notamment à la mission d’information auprès du Sénat de 2010 sur le mal-être au travail, resté sans suite.

Pour la CFTC l’addition a été beaucoup trop lourde : les postières et les postiers ont fait part de leur mal-être, de leur souffrance au regard des dépassements horaires, des mobilités imposées et déqualifiées,  et des sous-effectifs chroniques, d’une situation sanitaire fortement dégradée, sans parler du désespoir de certains, bien entendu,  cette liste est loin d’être exhaustive.

Il n’existe pas d’entreprise comme La Poste - cela a été redit durant la Commission. Mais une entreprise de cette envergure porte une immense responsabilité sociale. Elle se doit d’avoir des services de santé agréés, un réel consensus sur le fonctionnement de ses CHSCT, une ambition forte et partagée en matière de R.H. et faire preuve d’un dialogue social exemplaire.

Dans cet esprit et pour prévenir les dérives locales, la CFTC propose que La Poste se dote d’une commission du Grand Dialogue permanente veillant au respect des accords.

La CFTC a demandé à plusieurs reprises par le passé un pôle Ressources Humaines central fort. Nous avons même parlé du « cinquième métier » qui devrait être le diapason pour toutes les directions.

La CFTC a demandé l’arrêt des suppressions de postes systématiques et la préservation de l’emploi, des réorganisations concertées uniquement quand elles sont vraiment nécessaires,  dans un contexte stabilisé. Pourtant de nombreux responsables de NOD sont déjà dans les starting-blocks pour relancer les réorganisations après la relative pause des derniers mois. La CFTC demande que l’on prenne le temps de capitaliser sur les sites expérimentaux avant tout. Les résultats financiers du 1^er semestre le permettent (REX + 23,6 %).

La CFTC demande en conséquence l’application du rapport Kaspar et l’ouverture des chantiers. Certains points restent à clarifier :

-quelle est la nature et l’implantation des 5 000 emplois préconisés ? Dans la mesure où une productivité équivalente a été réalisée sur le premier semestre 2012, la CFTC attend un plan d’embauche et de dé-précarisation plus ambitieux;

-quelle forme prendra le nouveau dialogue social local ? La CFTC attend une concertation et des résultats sur le fond plutôt que sur la forme ;

-de la même façon, la CFTC encourage l’organisation participative dans la mesure où les principes en sont connus de tous et que chacun s’y engage loyalement. Cependant elle rappelle son attachement au rôle des organisations syndicales comme principal vecteur du dialogue social dans l’entreprise.

La consultation nationale et les courriers adressés à la Médiatrice de la vie au travail attestent des questionnements adressés à la Direction de l’entreprise. La CFTC rendra compte aux agents des réponses apportées aujourd’hui. C’est bien un changement radical dans le pilotage que nous attendons.