mercredi 30 octobre 2013

Edito Pascale Coton

VERS UNE RÉFORME DES STAGES

21 octobre 2013

L'édito de Pascale Coton pour
La Lettre confédérale CFTC 1453/54
Tout le monde se souvient de ces étranges manifestants qui, en 2006, se scotchaient aux cortèges organisés par les organisations syndicales de salariés et d’étudiants contre le Contrat première embauche (CPE), le visage recouvert d’un masque blanc.

Génération précaire, ils s’appelaient ; ils réclamaient un encadrement des stages de fin d’études.

À l’époque, la CFTC les avait reçus et soutenus, allant jusqu’à relayer leurs revendications auprès de Jean-Louis Borloo, alors ministre du Travail. Une longue réflexion avait été engagée qui déboucha en 2009 sur une loi contraignant les entreprises à verser une “ gratification ” de 436 euros minimum par mois pour les stages de plus de deux mois.


C’était un premier pas, car de nombreux problèmes restaient en suspens que le gouvernement actuel entend résoudre par le biais d’une proposition de loi qui serait déposée et débattue avant la fin de l’année.

Je ne peux que soutenir cette initiative de justice sociale envers nos jeunes, de même que l’amendement à la réforme des retraites adopté le 11 octobre qui permet aux stagiaires de cotiser pour leur retraite.

Ainsi, de loi en loi, c’est à l’émergence d’un véritable statut du stagiaire que nous assistons et à la reconnaissance du travail effectué. Le ministère annonce des auditions auxquelles la CFTC entend bien participer pour avancer des propositions constructives.

Il faut, notamment, en finir avec les stages de plus de six mois, car passé ce délai, on peut légitimement penser que l’étudiant a acquis suffisamment de compétences pour voler de ses propres ailes. La loi Cherpion de 2001 les interdisait, mais les décrets d’application ne sont jamais parus… le gouvernement doit mettre fin à cette injustice.

La fiscalité de la “ gratification ”, qui est soumise à l’impôt, doit s’aligner sur celle des revenus des apprentis qui, eux, sont exonérés. Mais la loi, aussi nécessaire soit-elle pour faire bouger les choses, ne peut pas tout. Il faut que chaque acteur y mette du sien pour que les stages deviennent un tremplin pour l’emploi.


Pascale Coton,
Secrétaire générale

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