Travailler pour vivre ou travailler pour
survivre ?
« Mentez, mentez,
il en restera toujours quelque chose ». C’est une citation que tout le monde connaît. On la doit
à Voltaire.
Elle
reste toujours d’actualité en ce qui concerne le débat sur le Travail du
Dimanche et en nocturne qui a fait la une des médias pendant le dernier mois.
Je pense notamment au travail d’agitation-propagande du quotidien Le Figaro ou de la chaîne d’information permanente BFM TV pour alimenter d’une façon partisane ce débat récurrent. J’ai pu lire et entendre que
travailler le dimanche va créer de l’emploi (près de 100 000) et que pour
les salarié(e)s, c’est un choix librement consenti.
Leurs
discours ont eu un impact, car il est bien mené et construit. Et surtout, il
est démagogique en clamant haut et fort que les organisations syndicales ne
comprennent pas la réalité du monde dans lequel nous vivons.
A
cela, je réponds tout simplement et cite la Confédération :
« Pour la CFTC,
le respect du principe du repos le dimanche n'est pas incompatible avec les
exceptions de bon sens, comme celles qui existent pour les commerces de
proximité, les marchés traditionnels, les cafés-restaurants, les cinémas, les
transports... Mais l'intérêt mercantile à court terme de quelques grandes
enseignes ne saurait prévaloir sur ce temps collectif essentiel pour la vie
familiale, personnelle, associative et spirituelle. »
Concernant
la création d’emplois en cette période de chômage massif déshumanisant, je ne
crois pas que l’ouverture dominicale des grandes enseignes va être un moteur
pour réduire le nombre de chômeurs en France. En effet, l’Italie, pays dans
lequel les supermarchés et hypermarchés sont ouverts le dimanche et en nocturne
depuis plus de vingt ans, est en pleine récession avec un taux de chômage qui
frappe 12% de la population active.
Le
volontariat sera et est de base. Beaucoup de salarié(e)s sont obligés de
travailler le dimanche ou en nocturne pour boucler leurs fins de mois car ils
n’ont pas le choix. Il faut être clair
sur cette question : on ne travaille plus pour vivre, on travaille pour
survivre.
Tout
a été dit et écrit dans ce débat. Une chose a été oubliée : l’impact sur la santé des salarié(e)s. L’impact
du travail du dimanche sur la santé des salarié(e)s soumis au travail du
dimanche n'est pas nul. Des études nous apprennent
par exemple que la probabilité de maladie et d'absentéisme est 1,3 fois
plus élevée dans les établissements qui font travailler leurs personnels le
dimanche. Ou bien que dans les établissements qui travaillent le dimanche ou à
des horaires variables, la probabilité de rencontrer des difficultés avec la
motivation du personnel est 1,4 fois plus grande que dans les établissements où
ces heures ne sont pas travaillées.
Les partisans du Travail du
Dimanche ou en nocturne sont-ils prêts à
payer pour cela ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire