dimanche 13 octobre 2013

Edito Président UD CFTC 44

Travailler pour vivre ou travailler pour survivre ?

« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». C’est une citation que tout le monde connaît. On la doit à Voltaire.

Elle reste toujours d’actualité en ce qui concerne le débat sur le Travail du Dimanche et en nocturne qui a fait la une des médias pendant le dernier mois. Je pense notamment au travail d’agitation-propagande du quotidien Le Figaro ou de la chaîne d’information permanente BFM TV pour alimenter d’une façon partisane ce débat récurrent. J’ai pu lire et entendre que travailler le dimanche va créer de l’emploi (près de 100 000) et que pour les salarié(e)s, c’est un choix librement consenti.

Leurs discours ont eu un impact, car il est bien mené et construit. Et surtout, il est démagogique en clamant haut et fort que les organisations syndicales ne comprennent pas la réalité du monde dans lequel nous vivons.

A cela, je réponds tout simplement et cite la Confédération :
«  Pour la CFTC, le respect du principe du repos le dimanche n'est pas incompatible avec les exceptions de bon sens, comme celles qui existent pour les commerces de proximité, les marchés traditionnels, les cafés-restaurants, les cinémas, les transports... Mais l'intérêt mercantile à court terme de quelques grandes enseignes ne saurait prévaloir sur ce temps collectif essentiel pour la vie familiale, personnelle, associative et spirituelle. »

Concernant la création d’emplois en cette période de chômage massif déshumanisant, je ne crois pas que l’ouverture dominicale des grandes enseignes va être un moteur pour réduire le nombre de chômeurs en France. En effet, l’Italie, pays dans lequel les supermarchés et hypermarchés sont ouverts le dimanche et en nocturne depuis plus de vingt ans, est en pleine récession avec un taux de chômage qui frappe 12% de la population active.

Le volontariat sera et est de base. Beaucoup de salarié(e)s sont obligés de travailler le dimanche ou en nocturne pour boucler leurs fins de mois car ils n’ont pas le choix. Il faut être clair sur cette question : on ne travaille plus pour vivre, on travaille pour survivre.

Tout a été dit et écrit dans ce débat. Une chose a été oubliée : l’impact sur la santé des salarié(e)s. L’impact du travail du dimanche sur la santé des salarié(e)s soumis au travail du dimanche n'est pas nul. Des études nous apprennent par exemple que la probabilité de maladie et d'absentéisme est 1,3 fois plus élevée dans les établissements qui font travailler leurs personnels le dimanche. Ou bien que dans les établissements qui travaillent le dimanche ou à des horaires variables, la probabilité de rencontrer des difficultés avec la motivation du personnel est 1,4 fois plus grande que dans les établissements où ces heures ne sont pas travaillées.


Les partisans du Travail du Dimanche ou en nocturne sont-ils prêts  à payer pour cela ? 

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