La CFTC propose un dispositif d'allégement de
cotisations s'inspirant de la réduction « Fillon » mais sans seuil
salarial
- Dossier
La CFTC préconise
« un dispositif s'inspirant des allégements dits 'réduction Fillon' qui consiste
en une baisse des cotisations patronales de sécurité sociale [maladie,
maternité, invalidité, vieillesse, décès] et des allocations familiales sur les
salaires versés inférieurs à 1,6 fois le Smic ». Refusant la suppression des
cotisations familiales envisagée dans le cadre du « pacte de responsabilité »
proposé par le gouvernement et s'inscrivant dans la logique d'un allégement de
35 milliards d'euros des cotisations patronales, la confédération propose un
« nouveau dispositif [qui] ne soit conditionné à aucun seuil », explique
Philippe Louis, président de la CFTC, mardi 11 février 2014, à l'occasion d'une
conférence de presse.
« Lisser les 35
milliards de suppression de cotisations sur l'ensemble des cotisations
patronales dues au titre des assurances sociales [maladie, maternité,
invalidité, vieillesse, décès] et des allocations familiales. » Telle est la
proposition de la CFTC présentée mardi 11 février 2014, à l'occasion d'une
conférence de presse. L'organisation refuse la suppression des cotisations
« employeur » sur la famille, telle que proposée dans le « pacte de
responsabilité », considérant que « les entreprises ont une responsabilité en
matière de politique familiale avec les crèches, les congés maternité ou encore
le logement », selon le président confédéral, Philippe Louis.
Pour que
« les entreprises puissent reconstituer leurs marges », l'organisation ne
rejette pas l'idée d'une baisse de cotisations patronales à hauteur de 35
milliards d'euros, mais préconise un système de réduction de cotisations,
inspiré des « allégements Fillon », mais sans conserver le seuil de 1,6 fois le
Smic appliqué aujourd'hui aux rémunérations éligibles. « Contrairement à
l'option de 'suppression totale de la cotisation Famille', cette autre approche
du financement du pacte de responsabilité présente pour la CFTC l'avantage de la
réversibilité. Le non-respect des engagements pris dans le cadre du pacte ou la
non-efficacité du dispositif au regard des objectifs fixés [création d'emplois,
investissements productifs et autres aspects qualitatifs de l'emploi]
entraînerait ainsi sa disparition », explique
l'organisation.
CONTREPARTIES
Sur
les contreparties attendues des entreprises, Philippe Louis s'interroge sur
l'absence de proposition d'une date par le patronat pour que les partenaires
sociaux en discutent. Après le courrier du Premier ministre, « nous avons reçu
un courrier de Pierre Gattaz [président du Medef], mais nous n'avons pas de
date. Nous attendons une réaction de Jean-François Pilliard », chef de file
patronal sur l'agenda social, explique Philippe Louis. De même, son homologue de
la CFDT, Laurent Berger demande à ce que la réunion paritaire se tienne dès
cette semaine. Quoi qu'il en soit, « il appartient aux négociateurs dans les
entreprises et/ou dans les branches de contractualiser les contreparties »,
considère la CFTC.
L'organisation « privilégie une approche à la fois
ciblée et différenciée de la définition des contreparties. Elle distingue la
création d'emplois directs, de l'investissement productif qui conditionne plus
indirectement le maintien et la création d'emploi sur le plus long terme ». La
CFTC évoque aussi « les diverses composantes d'une compétitivité hors coût
[formation, GPEC, RSE, dialogue social…]. « Favorable à un mix entre 'relance
par l'offre' et 'relance par la demande', la CFTC veillera à ce que la
redynamisation des négociations salariales figure parmi les
contreparties ».
ASSURANCE
CHÔMAGE
Liant la négociation en cours
de la convention d'assurance chômage au « pacte de responsabilité », Philippe
Louis insiste sur la nécessité de conserver le caractère « contracyclique » du
régime. « Il faut que le régime soit capable de passer d'un cycle avec des
déficits à un cycle plus favorable », affirme-t-il. S'il rappelle qu'à l'heure
actuelle, « au prix auquel est l'argent, ce n'est pas un problème d'emprunter »,
le président de la CFTC souhaite que le régime puisse faire des provisions quand
il est bénéficiaire pour être en mesure de mieux traverser des périodes
déficitaires. Les deux dernières conventions d'assurance chômage prévoient à
l'inverse des dispositifs de réductions automatiques des cotisations quand les
finances du régimes s'améliorent durablement.
Par ailleurs, dans cette
même négociation dont une nouvelle séance est prévue jeudi 13, « nous sommes
prêts à regarder les dysfonctionnements » de l'assurance chômage, affirme
Philippe Louis évoquant des « effets d'aubaine » de l'activité réduite, la
convergence des règles entre fins de CDD et fins de mission d'intérim ou encore
l'élargissement de l'assiette de cotisations pour financer les régimes des
intermittents du spectacle.
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