mardi 7 octobre 2014

Edito Pascale Coton

LES FAMILLES ENCORE PÉNALISÉES !

7 octobre 2014
L'édito de Pascale Coton pour
La Lettre confédérale CFTC 1469
Fausse bonne idée ou hypocrisie ? Quand on analyse le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté en ce début de semaine et qu’on essaie de comprendre les explications alambiquées de la secrétaire d’État chargée du dossier, on est en droit de s’interroger sur les véritables intentions du gouvernement, notamment au regard de deux mesures phares de ce texte.
 
La première concerne la réduction de trois ans à dix-huit mois de la durée du congé parental. Certes, dans l’absolu, la durée du congé parental demeure de trois ans, mais elle doit être également répartie entre la mère et le père de l’enfant. Il s’agit, nous dit-on, de permettre à la femme de ne pas rester trop longtemps éloignée du monde du travail. L’intention est louable !
 
Les statistiques montrent, en effet, que les femmes mettent trop souvent leur vie professionnelle entre parenthèses pour s’occuper de leurs enfants. Mais, dans la vraie vie, la raison qui pousse les femmes à prendre un congé parental, c’est que leurs salaires sont, en moyenne, de 20 % inférieurs à ceux des hommes.
 
Je propose donc que cette mesure soit reportée jusqu’à ce qu’une véritable égalité salariale soit imposée entre les femmes et les hommes. On pourra alors juger des véritables intentions du gouvernement : favoriser la parité ou réaliser des économies sur le dos des familles. Pour favoriser le retour à l’emploi des femmes et la conciliation des temps de vie, la CFTC estime qu’il serait plus utile de développer l’offre d’accueil des jeunes enfants.

Seconde mesure emblématique de ce PLFSS : la division par trois de la prime de naissance à partir du deuxième enfant, au motif qu’il coûterait moins cher que le premier. Alors, là, on frise carrément la mauvaise foi ! D’abord, parce que ce n’est pas au gouvernement de juger de ce que les ménages font de cette prime. Ensuite, parce que, dans ces conditions, il faudrait tripler la prime de naissance pour un troisième enfant : son arrivée obligeant, souvent, à un surcroît des dépenses d’équipement…
 
Pascale Coton,
Secrétaire Générale

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire