vendredi 28 novembre 2014

Coup de gueule de Pascale Coton

 
Le "coup de gueule" de Pascale Coton
 
N’en déplaise au patronat, la précarité de l’emploi n’est pas un remède au chômage. J’en veux pour preuve les chiffres de l’emploi intérimaire – précaire par définition – qui viennent d’être rendus publics : en octobre, l’embauche des travailleurs intérimaires a dégringolé de près de 3 % !  Le bâtiment et les transports figurent parmi les secteurs les plus touchés. Seuls parviennent à tirer leur épingle du jeu l’industrie, le commerce et les services. Ce n’est donc pas la sécurité – toute relative – offerte par le CDI qui pose problème et empêche le patronat d’embaucher, mais bien l’idéologie qui fonde actuellement la politique économique.
 
Il n’en fallait pourtant pas plus au président du Medef, qui n’a décidément honte de rien, pour réclamer de nouvelles baisses de cotisations sociales et d’impôts, un assouplissement des 35 heures et toujours plus d’aides au gouvernement. A ce rythme-là, on peut craindre que le patronat ne soit jamais satisfait ou uniquement lorsque les salariés travailleront gratuitement, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, et sans protection sociale. A la veille d’une mobilisation nationale au cours de laquelle chaque organisation patronale entend bien faire valoir sa différence pour justifier de sa représentativité, on peut comprendre ce jeu de posture, mais la surenchère a des limites : on le voit dans le monde politique ou syndical où les extrêmes finissent toujours par être sanctionnés par le bon sens.

 
Pascale Coton  
Secrétaire Générale   

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