Le "coup de gueule" de Pascale
Coton
N’en déplaise au patronat, la précarité de l’emploi n’est pas un remède au
chômage. J’en veux pour preuve les chiffres de l’emploi intérimaire – précaire
par définition – qui viennent d’être rendus publics : en octobre, l’embauche des
travailleurs intérimaires a dégringolé de près de 3 % ! Le bâtiment et les
transports figurent parmi les secteurs les plus touchés. Seuls parviennent à
tirer leur épingle du jeu l’industrie, le commerce et les services. Ce n’est
donc pas la sécurité – toute relative – offerte par le CDI qui pose problème et
empêche le patronat d’embaucher, mais bien l’idéologie qui fonde actuellement la
politique économique.
Il n’en fallait pourtant pas plus au président du Medef, qui n’a décidément
honte de rien, pour réclamer de nouvelles baisses de cotisations sociales et
d’impôts, un assouplissement des 35 heures et toujours plus d’aides au
gouvernement. A ce rythme-là, on peut craindre que le patronat ne soit jamais
satisfait ou uniquement lorsque les salariés travailleront gratuitement, 24
heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, et sans protection sociale. A la
veille d’une mobilisation nationale au cours de laquelle chaque organisation
patronale entend bien faire valoir sa différence pour justifier de sa
représentativité, on peut comprendre ce jeu de posture, mais la surenchère a des
limites : on le voit dans le monde politique ou syndical où les extrêmes
finissent toujours par être sanctionnés par le bon
sens.
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Pascale Coton
Secrétaire Générale
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