lundi 28 janvier 2013

Tout est dit

La lecture de la presse permet de résumer en quelques mots mon état d'esprit:. Pas de commentaire . A vous de lire et faire votre propre jugement suite à cet article du journal La Dépêche. Je tiens à rappeler à mes fidèles lecteurs que cette vénérable institution est à  l'origine de la crise actuelle. Bonne lecture à tous et à toutes.

« Baisser les salaires d'un tiers en France » : le type le plus bête d'Europe est-il chez Goldman Sachs ?

Huw Pill. © Capture d'écran du site de Goldman Sachs
Huw Pill. © Capture d'écran du site de Goldman Sachs () 
Huw Pill. © Capture d'écran du site de Goldman Sachs
Goldman Sachs est une banque d'affaires américaine. En 2012, son bénéfice net a doublé pour atteindre 7,2 milliards de dollars. Pour fêter ça, ses 12 dirigeants se sont octroyés plus de 100 millions de dollars de bonus en actions.
Cette banque a par ailleurs été souvent décriée pour des pratiques plus que douteuses. Dernier épisode en date : le 13 janvier, la banque centrale américaine annonçait que Goldman Sachs allait devoir verser des centaines de millions de dollars de dédommagements, suite à un gigantesque scandale de saisies immobilières irrégulières aux États-Unis.
De passage à Paris cette semaine, les brillants économistes de Goldman Sachs sont venus prêcher leur vision du monde. Le chef économiste de la banque pour l'Europe, Huw Pill, s'est entretenu avec le  Huffington Post. A la question : "Une recette miracle pour François Hollande ?", voilà ce que répond ce monsieur :
"Il faudrait déplacer l'emprise de l'État vers le secteur privé. Ensuite, il faudrait s'appuyer sur une baisse des salaires générale, afin de regagner de la compétitivité. On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d'environ un tiers, ce qui est politiquement impossible à imposer..."
Alors que même le FMI vient de reconnaître que, oups, il avait fait une erreur de calcul, et que plus de rigueur n'est pas la solution, chez Goldman Sachs on persiste et signe. Et tant pis si ça n'a fait qu'empirer en Espagne ou en Grèce.
Sachant que le salaire moyen des Français est de 1606 EUR net par mois, selon les derniers chiffres de l'INSEE, Monsieur Huw Pill a donc une solution à la crise : le salaire moyen en France doit tomber à 1060 euros net !
On se frotte les yeux. Le projet de Goldman Sachs pour la France est simplissime : les Français, en moyenne doivent gagner moins que le Smic !
Monsieur Huw Pill n'envisage pas une seconde que cela puisse provoquer un effondrement de la consommation, une chute des recettes de l'État et une explosion de la pauvreté. Non, et peut-être n'en a t-il rien à faire dans le fond. Son plan à lui c'est  : "Français, devenez Grecs et tout ira mieux ! Vous Grecs, devenez chinois. Et vous Chinois, restez esclaves." Étudiants du monde entier, retenez bien le nouveau théorème de Pill.
On ne lit pas que des choses sensées en économie. Parfois même des énormités. Mais là, en deux phrases, le chef économiste Europe de Goldman Sachs a décidé d'éliminer toute concurrence.
Monsieur Huw Pill, vous êtes tout simplement devenu le type le plus bête d'Europe. Et pour rendre hommage à votre employeur, je propose qu'en matière d'économie, on remplace désormais le célèbre point Godwin par le point Goldman : ce moment où, dans une discussion, on en arrive dire que, mais si ! bien sûr, "avec plus de pauvres, on se fera plus de fric".



dimanche 27 janvier 2013

Pauvreté en Europe

Quelle Europe allons-nous laisser  aux générations futures ?  La crise détruit tout et mène souvent beaucoup au désespoir .  Le combat syndical nous oblige trop souvent à ne regarder que les problèmes propres à nos entreprises  et nous oublions trop souvent  que nous devons nous battre pour améliorer les conditions de vie et sociales des générations à venir. La pauvreté gagne en Europe du terrain . Vous pouvez le voir tous les jours et nous connaissons de plus en plus des travailleurs pauvres dans notre entourage. 

Je vous invite  à  prendre le temps de regarder ce documentaire. Il fait froid dans le dos. Tout y est dit. Plus il y a d'austérité, plus la pauvreté augmente. L'exemple espagnol est flagrant.



mercredi 23 janvier 2013

Revue de presse sur la naissance du nouveau système social.

Je vous invite à lire quelques analyses courte et assez fines sur l'accord signé le 11 janvier dernier  qui a pour nom :  " Pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité et de l'emploi". 

Le Monde
«La négociation sur la sécurisation de l’emploi a abouti, vendredi 11 janvier, à un projet d’accord, qui devra encore recevoir l’approbation formelle des organisations dans les prochains jours, a-t-on appris auprès du MEDEF et de la CFTC. “Ce soir, les partenaires sociaux ont placé la France en haut des standards européens en matière de marché du travail et de relations sociales”, indique le MEDEF dans un communiqué.» Les standards de Standard & Poor’s et autres?

Le Figaro
«Marché du travail: Bruxelles somme la France d’agir car il est essentiel que la France avance sur le chemin des réformes et prenne des mesures supplémentaires en faveur de la compétitivité de ses entreprises, a dit le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires. Nous attendons une action décisive sur le marché du travail.»

La Dépêche
Acta est...: «Au terme d’une journée marathon et de trois mois de négociations, syndicats et patronat ont arraché hier soir l’accord tant attendu par l’exécutif sur la sécurisation de l’emploi, destiné à offrir à la fois plus de souplesse aux entreprises et davantage de protection aux salariés.» Souplesse ou acrobatie sémantique?

L’Expansion
En tout cas, «côté flexibilité, figurent notamment l’encadrement des accords permettant de baisser salaires et/ou temps de travail en cas de difficulté, des mesures pour faciliter et “déjudiciariser” les licenciements et la possibilité de restructurer sans plan social via une mobilité obligatoire». Bref, il va falloir encore se plier en quatre.

Paris-Match
En fait, seules, «la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC soutiennent l’accord avec le MEDEF, la CGPME et les artisans de l’UPA. Les instances dirigeantes des trois organisations de salariés doivent se prononcer officiellement la semaine prochaine. Pour la CFDT, le texte est “ambitieux pour l’emploi, concerne tous les salariés et permettra de faire reculer la précarité”. Mais la CGT et FO ne l’entendent pas ainsi».

L’Union
Et avaient été claires: «Force Ouvrière ne sera pas le fossoyeur du Code du travail en France», a prévenu Stéphane Lardy. Le texte discuté ne propose que «davantage de précarité», a estimé de son côté le Secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui avait ajouté que «ce n’est pas au MEDEF qu’on fait les lois».

L’Usine Nouvelle
Effectivement, «le négociateur du MEDEF est apparu souriant», vendredi en fin de soirée, pour dire sa «satisfaction». Quant à FO et la CGT, elles «promettent de mobiliser les salariés et parlementaires contre le projet de loi qui suivra». 

Bonne lecture à tous et à toutes. 

Pauvres de nous

Je vous invite à regarder cet extraordinaire documentaire  sur la pauvreté qui gagne du terrain. Je ne ferai aucun commentaire, car tout est dit. 


dimanche 20 janvier 2013

2013 : année de l'Allemagne.

Dans quelques jours, nous allons fêter le 22 janvier prochain le cinquantième anniversaire du Traité de l'Elysée qui marque la naissance du couple franco-allemand.

Dans quelques mois, le 22 septembre 2013 , l'Allemagne votera et Angela Merkel vise un troisième mandat. Chancelière depuis 2005, elle jouit toujours en Allemagne d'une immense popularité. Il semble que sa réélection pour la troisième fois soit acquise. La France ne l'aime guère, ainsi que les pays du Sud du continent européen qui lui résistent. 

Beaucoup nous vante le modèle social allemand  pour son efficacité et le dialogue social permanent qui lie les organisations syndicales et patronales. Certes , il y a beaucoup à y apprendre pour nous Français , irréductibles Gaulois,  mais on oublie trop souvent que l'année 2012 a vu une série de scandales Outre-Rhin dans la mauvaise gestion de certains grands groupes industriels et bancaires. 

La lecture de la presse germanique est très intéressante sur le sujet. 

Le Frankfurter Rundschau, quotidien publié dans la capitale bancaire de l'Union européenne  dans un article  a dressé la liste de ces couacs.

On peut y lire que le groupe Thyssen  a perdu des milliards d'Euros pour cause de gestion hasardeuse voire calamiteuse ( le groupe connaît plusieurs enquêtes pour corruption, fausses factures, commissions douteuses et infractions à la législation des cartels ).

La Deutsche Bahn , équivalent de la SNCF , est embourbée depuis des mois dans le projet de rénovation de la gare de Stuttgart  et a dû reconnaître s'être trompée dans ses devis concernant ce projet  ( 6 milliards d'Euros au lieu de  4 ,5 milliards ).  Selon une investigation en cours dans le Land de Bade-Wurtemberg , " tout porte à croire que les chiffres ont été maquillés pour tromper les citoyens et rallier les suffrages en faveur du projet ( finalement approuvé à 58,8 %) lors du référendum de novembre 2011".

Aéroport de Berlin, équivalent allemand de Notre-Dame des Landes , pose de véritables problèmes  sur son chantier lui-même. Une campagne de publicité d'une grande marque automobile nous a vanté la Deutsche Qualität und Technologie , mais sur ce vaste projet pharaonique des entreprise comme Bosch et Siemens ont failli ne pas remplir leur part de contrat et Siemens n'a pas réussi à fournir à temps les trains à grande vitesse de dernière génération que la Deutsche Bahn lui avait depuis longtemps commandés.

Deutsche Bank , la banque centrale , est empêtrée dans une série de procès pour , et je cite l'article , " abus de confiance, fraude fiscale,blanchiment d'argent et manipulation du taux d'intérêt interbancaire de référence".

L'hebdomadaire de Hambourg , Die Zeit, dans lequel écrit l'ancien chancelier  Helmut Schmidt , dénonce " les minijobs qui sont devenus un phénomène de masse". Dans une vaste enquête, cet hebdomadaire de référence démontre que ces minijobs représenteraient aujourd'hui 7,4 millions d'emplois ( pour 41,5 millions d'actifs ) et sont un scandale , car  " non seulement que le salaire horaire est extrêmement faible et atteint au maximum 450€  mensuels et que les minijobs contournent toutes les lois et conventions collectives, mais aussi parce que les employeurs bénéficient d'un taux d'imposition au rabais qui équivaut à une forme d'évasion fiscale organisée par l'Etat ".

L'Allemagne est un pays normal . Pour certains analystes , une puissance retrouvée, un Etat-Nation avec sa tête une nouvelle Dame de Fer qui , dès  2005 en prenant ses fonctions  , avait prévenu que sa politique étrangère et européenne serait une politique dans l'intérêts des Allemands. 

En conclusion , un peu d'humour .



samedi 19 janvier 2013

Naissance d'un nouveau modèle social ???

Le 11 janvier dernier , le patronat et trois centrales syndicales dont la notre ont signé un accord dit " historique "  :" Pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité et de l'emploi".

Cet accord signé  a minima ,car la CGT et FO sont contre, doit passer par la loi.  Je n'oublie pas qu'il y a un an , Nicolas Sarkozy, parlait de "refondation sociale" et il avait lancé avec les mêmes acteurs  et interlocuteurs le 18 janvier 2012 à l'Elysée un sommet avec les mêmes intentions.  A l'époque , le Ministre du travail , Xavier Bertrand , auteur de la loi scélérate voulue par le quarteron des syndicat patronaux et salariés félons ,  avait proposé de laisser les entreprises aménager leur temps de travail en fonction de leurs carnets de commandes et de la conjoncture, et de privilégier le temps partiel pour conserver le personnel plutôt que de s'en séparer. 

En lisant cet accord remodelé par Michel Sapin , nouveau Ministre du Travail du gouvernement Ayrault, je m'aperçois que le projet est réécrit et que l'emballage est modifié. Cela me rappelle la campagne de pub de mon enfance pour une boisson gazeuse  qui avait le goût de l'alcool , ressemblait à l'alcool, mais ce n'était pas de l'alcool. Je me pose vraiment la question de savoir, si nous assistons à la naissance d'un nouveau modèle social. Je constate que nous avons perdu une année  tout simplement. 

La véritable naissance ne passerait -elle pas comme l'écrit Michel Godet , économiste et professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers par "un choc fiscal qui serait de remettre la France au travail". 
WebRep
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mardi 15 janvier 2013

Communiqué confédéral CFTC


A CFTC SIGNE L'ACCORD SUR LA SÉCURISATION DE L'EMPLOI

15 janvier 2013 - Pantin

Le bureau confédéral de la CFTC a décidé ce jour à l'unanimité de signer l'accord sur la sécurisation de l'emploi. Considéré dans sa globalité, cet accord concrétise la revendication, formulée par la CFTC il y a près de 10 ans dans son statut du travailleur, d'attacher les droits à la personne. Attacher les droits à la personne plutôt qu'à l'emploi fragilisé par des crises récurrentes aux issues plus qu'incertaines, c'est sécuriser la personne, c'est lui garantir, par delà les accidents de carrière et autres spécificités des secteurs professionnels un niveau de revenu, un accès à la santé et à la formation professionnelle pour mieux rebondir. C'est là que réside pour la CFTC le caractère historique de l'accord !

Nombre de mesures comprises dans l'accord donnent ainsi clairement cette orientation. Parmi ces mesures, la création de droits rechargeables à l'Assurance chômage. Proposée par la CFTC dès 2009 à l'occasion de la négociation de la convention d'assurance chômage, cette mesure permettra aux demandeurs d'emploi de conserver les droits acquis non épuisés en cas de reprise d'un emploi, pour pouvoir les additionner à de nouveaux droits acquis en cas de retour au chômage.  

Concernant la couverture complémentaire des frais de santé, la CFTC se réjouit de sa généralisation qui profitera à plus de 4 millions de personnes qui, jusque-là, en étaient dépourvus ou n'avaient pas d'autres choix que de souscrire à leurs seuls frais à un contrat individuel. Par ailleurs, l'effectivité de la portabilité de la couverture santé et prévoyance des demandeurs d'emploi sera améliorée par la mutualisation du financement du maintien de leurs garanties. 

Autre avancée en matière de portabilité des droits : la création d'un compte personnel de formation. Outre son caractère universel et transférable tout au long d'un parcours professionnel, La CFTC se réjouit de ce que ce compte quand il s'ouvrira puisse être abondé avant même l'entrée dans la vie active pour les jeunes sortis du système de formation initiale sans qualification. Là aussi, elle voit se concrétiser un axe majeur de son statut du travailleur. 

Enfin, ces droits nouveaux parce qu'ils sont attachés à la personne sont accessibles à tous indépendamment de la taille de l'entreprise ou encore du secteur d'activité où le salarié est momentanément ou durablement employé. 

La CFTC se félicite également de la reconnaissance du CDI comme norme d'embauche à travers la taxation des contrats courts et l'embauche en CDI, exonérée pendant 3 mois de charges patronales de jeunes de moins de 26 ans.

À propos des souplesses accordées aux entreprises, la CFTC a défendu et obtenu qu'elles soient utilisées dans le seul but de préserver l'emploi. Pour ce faire, les accords de maintien dans l'emploi seront encadrés avec notamment l'introduction d'une clause pénale sanctionnant automatiquement les entreprises qui ne respecteraient pas leurs engagements. 

De même, les procédures de licenciement collectif pour motif économique ainsi que le contenu du plan de sauvegarde de l'emploi qui s'ensuit seront fixés soit par accord collectif majoritaire soit par un document soumis à homologation par l'administration. 

Dans un cas, c'est le dialogue social qui est renforcé dans l'entreprise. Il appartiendra alors aux organisations syndicales d'utiliser au mieux les informations sociales et économiques dont l'accès est conforté par l'accord. Dans l'autre, c'est la puissance publique qui veillera à la légalité des procédures.

Reste que trop d'entreprises en France sont dépourvues de représentation syndicale. De ce point de vue, cet accord sur la sécurisation de l'emploi constitue un appel à la responsabilisation et à la syndicalisation des salariés.