samedi 9 novembre 2013

De le bêtise comme mode de management.


 

L’entreprise est pour beaucoup de salarié(e)s souvent considérée comme une deuxième famille voire une bulle. En cette période de crise économique destructrice, l’entreprise est devenue le lieu d’une forte déshumanisation sans que nous nous en apercevions.

Une étude anglo-saxonne récente menée par les professeurs André Spicer et Mats Alversson suggèrent que la culture au sein des entreprises de services et notamment de services financiers décourage les employés d’utiliser l’ensemble de leurs capacités intellectuelles. Ils précisent même que c’est largement répandu et que beaucoup d’entreprises comme les banques ont développé une culture prônant l’attitude suivante : « N’y réfléchissez pas, faites-le ».

« De nombreuses entreprises, où l'intelligence des employés est primordiale, telles que les banques et les sociétés de services professionnels, assurent que les compétences sont à la base de leurs activités. Cependant, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que la vérité est à l'opposé de cette affirmation. En réalité, la stupidité prime dans nombre de ces entreprises. Elles ne sont pourtant pas composées de personnes présentant de faibles QI. Habituellement, c'est même loin d'être le cas. Au contraire, ce sont plutôt ces entreprises qui incitent des personnes très intelligentes à ne pas mettre à profit l'ensemble de leurs capacités intellectuelles. Au lieu de cela, les employés sont supposés ne pas trop réfléchir et simplement faire leur travail », explique le professeur Spicer.

Ce phénomène gagne du terrain. En effet, durant les périodes de crise économique persistante, un mode de management basé sur la persuasion avec forces images et symboles vise à manipuler les salarié(e)s pour aller dans le même but : aller dans une seule et même direction.

Pourquoi ?

Les managers ont souvent pour consigne de la part de leurs directions d’utiliser comme outil de management la bêtise ou la stupidité  pour éviter  que les salarié(e)s posent peu ou pas de questions, car ainsi ils s’entendent mieux et ont tendance à travailler plus efficacement. En gros, en évitant toute forme de confrontation  constructive, les entreprises se privent de ce qui fait très souvent leur force : l’échange des savoirs entre salarié(e)s qui leur permet très souvent de se développer grâce aux connaissances cognitives de leurs équipes.

Cette même étude souligne que ce phénomène gagne du terrain et contribue à maintenir et à renforcer l’ordre dans les organisations.

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