Les prolétaires 2.0
Tout d’abord, je vous
souhaite à tous et à toutes une bonne rentrée sociale 2014 après cette trêve
estivale bien méritée.
Je sais que le prochain trimestre,
qui s’annonce, sera très chargé :
élections professionnelles dans la Fonction Publique le 4 décembre prochain,
élections dans lesquelles plus de 5 millions de fonctionnaires sont appelés aux
urnes ; le Travail du Dimanche revient sur le devant de la scène à
l’occasion de cette rentrée, dossier dans lequel le gouvernement souhaite faire
passer sa réforme par la voie des ordonnances sans véritable débat
parlementaire et sur lequel nous devons être vigilants ; élections dans
plusieurs entreprises.
Je voudrais aussi attirer votre attention sur l’apparition des
nouveaux prolétaires : les
prolétaires 2.0. Je parle d’ouvriers, mais d’ouvriers numériques. Ces
manœuvres qui entretiennent les sites web, qui alimentent les flux de nos
applications, les bases de données sur lesquelles reposent de nombreux services
aujourd’hui.
Je parle aussi des
salarié(e)s qui travaillent sur des plateaux téléphoniques chargés de répondre
au mieux aux demandes de leurs clients en bout de ligne, un véritable Far West
où les clients ont le pouvoir.
Ces métiers de prestations
de service se résument souvent à des tâches aliénantes, épuisantes, en horaires
décalés et mal rémunérées. Les sirènes des usines sont loin, les bleus de travail ont disparu, les grandes
cheminées ne sont plus qu’un vieux souvenir, ces nouveaux prolétaires 2.0 travaillent devant des écrans et du matériel
dernier cri pour des salaires qui
tournent autour de 1000€ net par mois en moyenne.
En 1867, Karl Marx publiait le premier livre du « Capital
», posant les bases d'une théorie socio-économique révolutionnaire
à plus d'un titre. En 2013 : Thomas Piketty, économiste français,
publie « Le Capital au XXIème siècle », vendu à quelque
500 000 exemplaires dans le monde. Derrière le titre de cet ouvrage, un constat
: le modèle capitaliste a fait la preuve d'un sens d'adaptation remarquable au
cours du XXème siècle, en même temps que les inégalités sociales perduraient,
voire se renforçaient.
Je
n’appelle aucunement à faire la Révolution qui ferait table rase du passé. Loin
de moi cette idée, mais je constate que tout ne va pas pour le mieux dans le
meilleur des mondes. J’en appelle plutôt
à un Dialogue Social qui doit sécuriser les parcours de vie et l’avenir des
plus faibles et des générations à venir. C’est
ce que propose la CFTC et nous devons propager ce message.
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