Les
chiffres du chômage ont été publiés la semaine dernière et montrent une
dégradation persistante.
Chaque
jour, 1500 emplois sont détruits en France. Une lecture plus approfondie marque
les esprits. Sur les neufs
premiers mois de l'année, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a explosé de
250.000 demandeurs en plus. C'est bien plus que ce que prévoyait l'Unedic et
deux fois plus que les hausses enregistrées sur les mêmes périodes en 2010 et
2011. Pire, l'accélération de ces deux derniers mois (+92.300) est plus
qu'inquiétante, tout comme l'imminent franchissement de la barre du
demi-million de demandeurs d'emploi de plus de trois ans. La crise, qui perdure, continue à faire des
carnages sur le plan industriel, et déshumanise de plus en plus ceux qui sont les plus fragiles. A ce sujet, je pense à tous les salariés qui travaillent à
temps-partiel, aux femmes célibataires avec ou sans enfants et aux
« seniors ».
L’austérité tue.
Mais qu’est-ce que
l’austérité ? Au niveau d'une nation ou d'une
entreprise, une politique d'austérité se caractérise à assainir et à
résorber les déficits publics et de diminuer l'endettement du pays. On
cherche ainsi à réduire les coûts et les dépenses
publiques.
Cela passe
par une augmentation des impôts directs et indirects, la diminution des
investissements de la part de la puissance publique, une gestion
rigoureuse des prestations sociales.
Un
article récent du journal Financial Times explique que
cette austérité est bien plus nocive que prévu pour l’économie. Ce quotidien
londonien à tendance ultra-libérale reprend une étude publiée par le Fonds Monétaire International (Perspectives de l’économie mondiale)
qui arrive à la conclusion suivante assez surprenante : le remède de
cheval est pire que le mal et ces politiques d’austérité excessive sont
contre-productives sur la croissance. Charles
Wyplosz, économiste et enseignant à Genève l’explique clairement quand il
dit : « Il est fallacieux de
faire une politique d’austérité en période de récession. Il fallait aider les
pays à sortir de la récession en leur donnant des moyens. On a perdu trois ans,
avec des conséquences sociales et politiques effrayantes. »
En
tant que syndicaliste responsable et humaniste, je pense qu’une autre politique
économique existe et peut se mettre en place.
Cela
passe par une redistribution des revenus
qui doit viser à réduire les inégalités et s’orienter vers une harmonisation
fiscale par un transfert du poids de la fiscalité du travail vers celle des
profits et de la richesse.
Cela
passe aussi par une taxation des
transactions financières pour mettre fin aux spéculations hasardeuses pour
promouvoir des investissements productifs et des emplois notamment vers l’économie
durable.
L’austérité tue.
Je
rejoins Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie,
qui écrit dans son dernier ouvrage Le
Prix de l’Inégalité, que les inégalités affaiblissent l’économie,
dégradent la démocratie, fracturent la société.
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