samedi 25 mai 2013

Discours de Philippe Louis Président Confédéral CFTC du 22 Mai 2013



DISCOURS DE PHILIPPE LOUIS, PRÉSIDENT CONFÉDÉRAL DE LA CFTC -
CONFÉRENCE DES MÉTHODES DU 22 MAI 2013

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Lors de la dernière conférence sociale, la CFTC avait mis l’accent sur la nécessaire relance du
dialogue social. En un an, des progrès ont été réalisés dans ce domaine. Je suis confiant dans notre
capacité à maintenir cette dynamique. Nous pourrions, cependant, gagner en efficacité en revoyant
les voies et moyens de ce dialogue social.
Aujourd’hui, la situation économique a considérablement évolué : la France est entrée en récession et
le chômage vient d’atteindre un niveau record. Pour la CFTC, cette année la priorité des priorités doit
donc être l’emploi. Car inverser la courbe du chômage, c’est se donner des chances d’envisager
l’ensemble des problèmes qui font l’objet de cette conférence sous un autre angle. Il faut, en effet,
sortir de l’alternative habituelle entre :
- remise en cause d’un système qui a fait ses preuves,
- et un statu quo intenable.
Depuis juillet 2012, nous avons progressé sur le front de l’emploi. L’ANI du 11 janvier sur la
sécurisation de l’emploi et la loi qui a suivi doit constituer un premier pas vers le redressement. À la
CFTC, nous sommes prêts – par la négociation – à aller plus loin sur la réforme du marché du travail
afin de lever les freins qui pèsent sur l’embauche. En matière de formation professionnelle, nous
sommes prêts – toujours par la négociation – à remettre à plat le système et les dispositifs existants
pour en améliorer le fonctionnement au service des salariés et des demandeurs d’emploi, donc de
l’emploi.
Nous y sommes prêts, à condition que les salariés et les demandeurs d’emploi ne soient pas les seuls
à en supporter les efforts. Monsieur le Premier ministre, le processus de conférence sociale nous
donne à tous une part de responsabilité
- dans ce qui fonctionne,
- dans ce qui ne marche pas,
- et dans ce qui bloque encore.
Dans le contexte difficile où nous nous trouvons, il existe des marges de manoeuvre qui demandent de
l’audace. La France a une main-d’oeuvre disponible et des chantiers à entreprendre, notamment pour
favoriser la transition écologique et l’émergence de nouvelles technologies. Reste à les faire coïncider.
Reste, également à trouver les financements.
Pour cela, nous avons besoin d’un État stratège :
- qui impulse une dynamique,
- qui indique les secteurs d’avenir, les métiers de demain et d’après-demain,
- qui facilite l’accès aux financements,
- et qui fixe des objectifs et des échéances.
Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la République a identifié quatre filières
d’avenir et des pistes de financement. Là aussi, nous attendons du gouvernement qu’il fixe un cap
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Confédération Française des Travailleurs Chrétiens – 128 avenue Jean Jaurès - 93697 Pantin Cedex – www.cftc.fr
qu’il nous appartiendra, tous ensemble, de décliner sous forme de feuille de route. C’est tout l’enjeu
de cette conférence.
La CFTC attend également que les entreprises investissent :
- dans l’économie réelle, seule créatrice d’emplois,
- dans la recherche et le développement, même si la rentabilité n’est pas immédiatement au
rendez-vous,
- dans l’homme, qui doit être la finalité de toute activité économique.
Nous attendons qu’elles promeuvent :
- la santé au travail,
- l’égalité salariale entre les femmes et les hommes,
- et les emplois de qualité, en vertu du principe selon lequel compétitivité économique et
performance sociale sont intimement liées.
En un mot, nous attendons des entreprises qu’elles soient socialement responsables.
Cette politique ne pourra être mise en oeuvre en France que si elle trouve des relais à l’échelon
européen. Car, aujourd’hui, les pays se livrent à une concurrence ruineuse pour les plus faibles : les
excédents commerciaux des uns se fondant sur les déficits des autres. Ces pratiques relèvent
davantage de la guerre économique que de l’Europe souhaitée par ses pères fondateurs. L’exemple
fourni par la concurrence impitoyable à laquelle se livre l’industrie de la viande allemande en donne
une triste illustration.
L’avenir de la construction européenne, à laquelle la CFTC est attachée depuis ses origines, passe
par la dimension sociale fondée sur :
- le respect des droits sociaux fondamentaux,
- l’amélioration des conditions de vie et de travail,
- la lutte contre le chômage, la pauvreté,
- les inégalités et le dumping salarial et fiscal,
- la promotion de notre modèle social.
En conclusion, l’enjeu de cette conférence, pour nous, consiste à dégager des pistes sur lesquelles
nous pouvons nous engager avec la volonté de chacun d’aboutir. Concernant les retraites, une partie
de la solution découle des emplois que nous serons parvenus à maintenir, à pourvoir et à créer. Il est
temps d’innover sous peine de ne pas répondre aux préoccupations des salariés et des demandeurs
d’emploi. Si nous ne parvenons pas à converger vers des solutions,
- nous enverrons un mauvais signal à nos concitoyens,
- nous contribuerons à accroître les injustices,
- et surtout nous continuerons à subir les événements.
La CFTC est prête à se mobiliser pour l’emploi, persuadée que si nous gagnons cette bataille, le reste
nous sera donné de surcroît.
Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les Ministres, je vous remercie de votre
attention.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire