mercredi 17 avril 2013

Edito choc de Pascale Coton


UNE CRISE AUSSI MORALE

17 avril 2013
L'édito de Pascale Coton pour 
La Lettre confédérale CFTC 1439/40
La crise que traverse la France actuellement n’est pas seulement économique et financière, sociale et politique, elle est aussi morale.
 
Il ne s’agit pas pour moi, ici, de donner des leçons de morale, de dire ce qui est bien et ce qui est mal, la complexité de la société dans laquelle nous vivons me l’interdit ; je renvoie chacun de nous à sa conscience, et souhaite qu’elle guide nos paroles et nos actes, afin que nous prenions un peu moins en compte notre intérêt particulier et un peu plus le bien commun.
 
Notre société souffre d’un manque de fins, c’est dans cette acception que j’emploie le terme de morale, « science des fins ». Je m’explique : quelle est la faute la plus grave de Jérôme Cahuzac ? Que l’homme ait menti au pays entier sur la réalité de son patrimoine et caché sa provenance, ou que le ministre ait refusé de reconnaître devant le Parlement l’impossibilité pour la France de ramener son déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2013, alors que tous les indicateurs en sa possession montraient le contraire.
 
Le premier renvoie l’homme à sa conscience et il appartient désormais à la justice de faire son travail.
 
Le second relève du sens que le politique donne à son action. Mener une politique d’austérité, sans le dire, en refusant de prononcer le mot, en faisant croire qu’on maîtrise la situation, ce n’est pas pour moi de la politique, mais de la communication.
 
Alors, quand nos élites n’ont rien d’autre à proposer que l’austérité budgétaire, source comme en Espagne, au Portugal ou en Grèce, de chômage, de baisse des salaires, de détérioration de la protection sociale, quand elles sont persuadées d’avoir raison contre tout le monde et contre les faits, quand elles n’écoutent pas les plaintes des citoyens, comment ne pas être inquiète quant à l’avenir ?
 
Un changement de politique s’impose, qui s’appuie sur la définition d’un projet politique clair et des précisions quant à l’objectif recherché. Les Français sont capables d’entendre des discours responsables. C’est pour cela que la CFTC appelle à manifester nationalement le 1er mai à Reims, sans oublier la défense de l’ANI du 11 janvier sur la sécurisation de l’emploi qui tient compte des attentes des salariés.
 
Pascale Coton,
Secrétaire générale

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