dimanche 7 avril 2013

Fernand Braudel

En 1985 mourait Fernand Braudel. Historien français, né en 1902 , tout au long de sa carrière de chercheur et d'enseignant, il a observé le monde et il a ouvert l'Histoire traditionnelle  sur des sciences telles que la géographie, l'économie, l'ethnologie, la sociologie, ou encore l'archéologie.

Lors de mon cursus universitaire,  ses ouvrages furent une révélation. J'ai retrouvé récemment dans ma riche bibliothèque " La Dynamique du Capitalisme" publié aux Editions Champs Flammarion. Livre très court , mais riche voire très riche en enseignement pour mieux comprendre que la mondialisation n'est aucunement un concept récent.  En 121 pages et trois chapitres, Fernand Braudel , en pesant ses mots et sans être ennuyeux , synthétise trente ans de recherches  dans lesquelles il résume l'évolution économique et réflexion sur les règles du jeu capitaliste .

" La splendeur, la richesse, le bonheur de vivre se rassemblent au centre l'économie-monde, en son cœur. C'est là que le soleil de l'histoire fait briller les plus vives couleurs,là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque, les marchandises " royales", les industries profitables, les agricultures capitalistes; là que se situent le point de départ et le point d'arrivée des longs trafics, l’afflux des métaux précieux, des monnaies fortes et des titres de crédit."

La crise économique qui perdure depuis le premier choc pétrolier de 1973 , la crise financière et de la dette qui nous broie depuis 2008 , la mondialisation qui gère notre quotidien, nous obligent parfois à nous poser . Je ne veux aucunement dire que Fernand Braudel ,disparu depuis bientôt 28 années,  et ses écrits sont  la clé qui va faire des miracles pour nous sortir de la crise. Il peut être  pour certains une grille de lecture pour mieux comprendre le capitalisme depuis le XVème siècle jusqu'à aujourd'hui.

Pour conclure, je vous invite à méditer ce que disait Fernand Braudel qui affirmait qu'il était :

"pleinement d'accord avec Galbraith et avec Lénine, à cette différence près cependant que la distinction sectorielle entre ce que j'appelle, moi « économie » (ou économie de marché) et « capitalisme » ne me paraît pas un trait nouveau, mais une constante de l'Europe, dès le Moyen-âge. A cette autre différence près aussi qu'il faut ajouter au modèle préindustriel un troisième secteur – le rez-de-chaussée de la non-économie, sorte de terreau où le marché pousse ses racines, mais sans le saisir dans sa masse. Ce rez-de-chaussée reste énorme. Au-dessus de lui, la zone par excellence de l'économie de marché multiplie les liaisons à l'horizontale entre les divers marchés ; un certain automatisme y lie d'ordinaire offre, demande et prix. Enfin à côté, ou mieux au-dessus de cette nappe, la zone du contre-marché est le règne de la débrouille et du droit du plus fort. C'est là que se situe par excellence le domaine du capitaliste – hier comme aujourd'hui, avant comme après la Révolution industrielle."

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