Je
reprends après une longue interruption la chronique de mes éditoriaux. Il est
clair que les derniers événements sociaux et économiques m’obligent à reprendre
ma plume.
En effet, dans tous les
pays de l’Union européenne, la Troïka (FMI,
Banque Centrale Européenne, Commission Européenne) prétend imposer sa
loi. Elle le fait avec la complicité active de tous les gouvernements qui,
quelle que soit leur couleur politique, multiplient les plans de rigueur.
Dernier exemple : Chypre, où les mesures prises par cette même Troïka ont mis
la population dans la rue avec des manifestations de grande ampleur. Ancrée
dans le réformisme, notre organisation syndicale est choquée par ces politiques
d’austérité qui entraînent une régression sociale massive et qui prêchent
l’idéologie de la pauvreté.
Je reviens d’un périple
de quelques jours à Venise. La visite de cette cité lagunaire est riche en
enseignement de part son Histoire.
Cette République
maritime avait bâti sa puissance en s’émancipant lentement de la domination
byzantine ,en mettant en place comme ligne directrice une politique d’essor
basée sur des aspects financiers, économiques, commerciaux , industriels
et à tout ce qui touche aux affaires maritimes.
Venise a dû sa
puissance au fait de s’être tournée vers
la mer, et d’avoir avec constance, cherché à y affirmer sa suprématie ce qui
lui permit de se livrer avec succès au commerce international et de construire
un Empire commercial dans le bassin oriental de la Méditerranée.
On peut parler au sujet
de l’exemple vénitien à son apogée d’une civilisation matérielle, économique et
capitalistique.
Le XVIIème siècle verra
l’écroulement progressif de la Sérénissime République, de la perte de son
Empire maritime et de son indépendance politique à la fin du XVIIIème siècle
pour devenir la ville musée quelle est dans l’imagerie populaire et des
touristes qui la visitent chaque année. C’est que j’appelle le syndrome
vénitien. La crise financière qui balaiera Venise tout au long du XVIIème
siècle doublée d’un marasme économique et fiscal, d’un déclin démographique et
d’une guerre d’usure permanents face à l’Empire ottoman provoquera en Europe
l’avènement de la France puis de l’Angleterre. Cette dernière se lancera à la
conquête du monde appuyée sur la Révolution industrielle.
Je constate avec regret
que nos politiques méditent peu ou pas les leçons de l’Histoire. En pratiquant
des politiques folles et destructrices basées sur le mot austérité, ils
appauvrissent les salariés, accélèrent le transfert des richesses vers d’autres
parties du Monde. Une question se pose alors : nos politiques veulent- ils
transformer l’Europe en un continent musée ?
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